Les évêques centrafricains préoccupés par l'avenir de leur pays
Françoise Niamien - Cité du Vatican
«Nous sommes tous préoccupés, depuis quelques décennies, par les crises et les turbulences sociopolitiques qui perturbent notre vivre ensemble et notre volonté commune d’assurer le développement intégral de notre nation» déclarent les évêques de la Conférence épiscopale de Centrafrique dans leur document adressé aux autorités gouvernementales, aux hommes et femmes politiques centrafricains et à toute personnes de bonne volonté, remis vendredi 7 juillet dernier au président Faustin-Archange Touadera.
Les évêques, membres de la Conférence Épiscopale Centrafricaine, CECA, au terme de leur Assemblée plénière ordinaire tenue à Bangassou, dans l'est du pays, du 20 au 27 juin 2023, s'étaient résolus, au vu des différents défis qui se présentent à la nation centrafricaine aujourd’hui, d’adresser «cet appel fraternel pour que tous ensemble nous nous engageons à les relever pour le bien de notre pays», a confié Mgr Nongo.
«Nous saluons l’amour, l’engagement et le travail acharné de chaque Centrafricain pour asseoir les bases d’un vivre ensemble par l’élection du président Touadera et les textes juridiques qui nous constituent en tant que peuple», se réjouissent les prélats centrafricains dans leur appel.
Toutefois, «nous sommes conscients de la persistance de l’insécurité», regrette Mgr Nongo, indiquant qu'au regard de la situation qui prévaut, «la Conférence épiscopale centrafricaine estime qu’il y’a des défis urgents à relever aujourd’hui pour éviter un retour à une situation chaotique qui pourrait freiner la marche du pays en avant».
Des défis à relever pour le bien du pays
Dans un tel contexte, les évêques estiment que «le défi majeur à relever est celui de renforcer l’autorité de l’État en tant que service rendu à la population», précise le président de la CECA.
En outre, les autorités gouvernementales «doivent assainir la moralité et l’éthique de la classe politique et des agents de l’État par le respect des lois et règlements que l’État s’est donnés, tels la Constitution». Un autre défi aux yeux des évêques centrafricains est «l’accélération de la dotation du pays en infrastructures favorables au décollage économique et à l’amélioration des conditions de vie de tout le peuple en attente d’un système éducatif qui répond aux besoins de la société par l’intégration accrue de la professionnalisation de l’enseignement, d’un système de santé accessible à tous, notamment aux plus démunis, et des routes viables pour faciliter les échanges entre les régions».
«Le renforcement de la protection et la sécurité par une gestion inclusive de la chose publique et des questions politiques privilégiant les voies pacifiques et donnant à l’Etat et à ses institutions d’avoir une présence effective et rassurante sur l’ensemble du territoire», sont au nombre des défis énumérés par Conférence épiscopale centrafricaine dans son appel remis au président. Celle-ci réaffirme également sa volonté en tant qu’Église, «de collaborer avec les autorités, hommes et femmes politiques de notre pays, ainsi qu’avec toutes les personnes et les institutions de bonne volonté». «Nous le ferons sans aucune compromission, notamment en ce qui concerne la préservation de l’image de Dieu en chacun et chacune de nous» a rassuré l’évêque de Bossangoa.
La contribution de l’Église centrafricaine
À cet effet, les évêques ont résolu «de consolider leur unité pour agir solidairement au bien de notre peuple par une pastorale sociale qui participe davantage de la promotion d’une éducation répondant aux besoins du milieu», rappelle leur président. Mgr Nongo indique qu’il est nécessaire aujourd’hui de former «non seulement les consciences mais aussi les cœurs pour arriver à une culture de l’amour de l’autre ». «Aussi d’un système de santé plus accessible à tous et d’un accompagnement des jeunes pour en faire des hommes et des femmes debout et au service de leur communauté et de notre pays sans aucun complexe». «Nous entendons de continuer à jouer notre rôle prophétique en tirant toujours la sonnette d’alarme lorsque se présente un danger sur notre chemin vers des lendemains meilleurs pour notre peuple» a rappelé l'épiscopat.
Unité et solidarité
Espérant que cet appel adressé à toutes les composantes du peuple centrafricain portera du fruit, le président de la CECA a exhorté ses compatriotes à l’unité et à la solidarité pour le bien de leur pays. «Nous avons tous intérêt à nous voir tous comme des frères et des sœurs car c’est ensemble que nous relèverons tous les défis qui se présentent à nous aujourd’hui», a fait remarquer Mgr Nongo. «Nous devons faire prévaloir l’intérêt du pays», a-t-il insisté. «La République Centrafricaine est une grande famille qui n’a appartient pas uniquement à une seule entité. Nous devons de manière consensuelle et collégiale nous sentir responsable du devenir de notre pays. De ce fait chaque de nous doit jouer sa partition» a exhorté le président des évêques centrafricains.
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