Soudan du Sud: la Caritas de Malakal vient en aide aux réfugiés soudanais
Albertine Solohery - Cité du Vatican avec Fides
Selon les Nations unies, le Soudan s'enfonce dans une « guerre civile» qui «pourrait déstabiliser toute la région». Plus de 3000 personnes sont mortes depuis le début du conflit et les bléssés peinent à se soigner en raison de la fermeture de la majorité des hôpitaux, qui manquent d'eau, de nourriture et d'électricité.
La terreur qui règne dans tout le pays pousse la population à fuire. Les statistiques font état de plus de 2,8 millions de personnes déplacées par le conflit, dont plus de 2,2 millions à l'intérieur du pays et plus de 600 000 à l'extérieur des frontières.
Le Soudan du Sud ouvre ses portes aux réfugiés
Parmi les pays les plus touchés par l'exode des réfugiés, outre l'Égypte et le Tchad, figure le Soudan du Sud. Environ 150 000 soudanais y sont aujourd'hui réfugiés. «Notre région est la plus touchée parce qu'il s'agit d'une zone frontalière et du point d'accès le plus immédiat pour ceux qui viennent de Khartoum», explique sœur Elena, directrice de la Caritas Malakal, chef-lieu de l'État du Haut-Nil. La situation ne cesse de s’aggraver avec le déplacement massif et soudain de la population. «En seulement quelques jours, environ 3 000 personnes sont arrivées du Soudan, c'est une situation très compliquée», regrette la religieuse.
Gestion des aides humanitaires de plus en plus complexe
Les organismes internationaux chargés de soutenir les réfugiés, les ONG et les organisations caritatives au Soudan du Sud fonctionnaient déjà dans des conditions critiques avant que la guerre n'éclate au Soudan. Aujourd'hui, la situation devient encore plus difficile à gérer, notamment parce que différents groupes ethniques, qui avaient déjà trouvé refuge au Soudan par le passé, sont contraints de fuir à nouveau.
La situation humanitaire est extrêmement difficile et nécessite une grande capacité logistique ainsi que de grandes quantités de produits de première nécessité. «L'OIM (Organisation Internationale pour les Migrations) fait de son mieux, tout comme des organisations plus petites telles que notre Caritas diocésaine, mais la situation devient chaque jour plus complexe», rapporte Sœur Elena. La majorité des Sud-Soudanais qui reviennent sont pour la plupart des personnes qui vivaient à Khartoum depuis un certain temps et qui y avaient trouvé du travail, un logement, et leur propre stabilité après avoir fui leur pays. «Aujourd'hui, ils revivent la même expérience à l'envers: ils ont à nouveau tout laissé derrière eux et doivent reconstruire leur vie à partir de rien», ajoute la directrice de la Caritas Malakal.
Aide des organisations internationales et locales
S'il est encore possible d'accueillir les dizaines de milliers de réfugiés qui arrivent au Soudan du Sud aujourd'hui, c'est grâce au travail des organisations internationales et de plus petites organisations telles que la Caritas diocésaine ou la Caritas Sud-Soudan. «Heureusement, nous bénéficions d'un soutien international. Il y a peu, des membres de Caritas Autriche sont venus ici et ont décidé de nous aider. Ils le font avec une extrême générosité», explique Sœur Elena. La Caritas Malakal, selon sa directrice, aide «autant que possible» en fournissant notamment un bateau qui transporte les personnes de la frontière jusqu'au Malakal en naviguant sur le Nil. «Environ 2 000 personnes sont ainsi arrivées», confirme-t-elle. L’association distribue également des produits de première nécessité dans les camps de transit. Malgré ces apports, «nous voyons chaque jour des personnes mourir de faim ou de privations, certaines même pendant le voyage», regrette sœur Elena. C'est pourquoi elle lance «un appel à l'aide, dédiées aux personnes déplacées d'urgence du Soudan, du Haut-Nil et du Sud-Soudan».
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