Une opération "Diocèse vert" à Maroua-Mokolo, dans le nord du Cameroun

Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican et Paule Valérie Mendogo - Edéa

L’extrême-nord Cameroun a été identifié par des experts - à l’instar de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture -, comme étant la région la plus écologiquement fragile du Cameroun, avec près de 5 millions d’hectares de terres fortement dégradées. Par ailleurs, les défis de la gestion des inondations, la disparition progressive de certaines espèces végétales et animales à cause de la sécheresse, des changements climatiques, des pratiques agricoles et d’élevage pénibles et non durables, sont d’actualité.

Une mobilisation pour contrecarrer la désertification

L’opération "Diocèse vert" consiste à mettre en terre un total de 6.107 arbres forestiers et fruitiers à travers six zones pastorales du diocèse de Maroua-Mokolo: Mayo Sava, Maroua, Koza, Centre, Mokolo et Tsanaga-Sud. La situation écologique dans la région de l’extrême-nord Cameroun est assez préoccupante, comme en témoigne Bello Eltanga, un acteur de la gestion des projets hydrauliques dans le diocèse de Maroua-Mokolo, qui explique que la situation «va de mal en pis». Cette situation préoccupante va du fait que «les puits se tarissent de plus en plus». Ce qui explique qu’il «y a une baisse drastique de la nappe phréatique; il y a des espèces d’herbes et d’arbres en voie de disparition ainsi que les insectes et les animaux sauvages». En outre, poursuit le gestionnaire du projet hydraulique, «les arbres adultes fanent rapidement et n’arrivent pas à se régénérer». En raison de cette situation, «la population se déplace donc pour chercher des points d’eau», fait-il savoir.

Tous invités à être acteurs Laudato Si

«Sauvons la terre, notre maison commune; sauvons notre région, notre diocèse en plantant des arbres», a invité Mgr Bruno Ateba Edo, en bénissant les terres, les populations et les plants, en présence du délégué du Ministre des Forêts et de la Faune. Le pasteur a dans son mot invité les populations du diocèse de Maroua-Mokolo à planter des arbres, à en prendre soin. Ce sera, a-t-il expliqué, une façon de préparer un héritage écologique vert pour les générations futures, car, «planter un arbre est un geste simple mais qui peut sauver notre planète, notre terre». Pour Mgr Ateba, non seulement «les arbres luttent contre l’érosion, le réchauffement climatique», mais ils «sont une source de nourriture, ils rafraichissent l’atmosphère et servent de refuge contre un soleil très souvent cuisant». Planter les arbres, poursuit-il, c’est «laisser un héritage à vos descendants». C’est pourquoi tous sont appelés à «poser ce geste dans notre diocèse». 

Mgr Bruno Ateba et l'opération diocèse vert à Maroua-Mokolo

Les fidèles exhortés à la lecture de l’encyclique du Pape

Afin de se rendre davantage compte de la réalité liée au condition climatique et l’importance de prendre soin de l’environnement, Mgr Ateba a recommandé aux fidèles la lecture de la lettre encyclique Laudato Si du Pape François. Cette lettre sur la sauvegarde de la maison commune, l’évêque de Maroua-Mokolo l’a recommandée comme appel à la collaboration de tous afin de lutter contre la disparition des espèces végétales et animales, et pour que cette zone prioritaire bénéficie de plus d’actions et d’engagement concrets pour sa préservation écologique.

Mgr Ateba a également invoqué le Seigneur, lui qui a prescrit à l’homme de travailler la terre et de la garder, afin qu'il détourne des champs la grêle et l’orage, qu'il accorde aux riverains une moisson abondante, une récolte fructueuse et qu'il multiplie tous les fruits et les produits des semences. Il a aussi prié pour que les familles soient heureuses de travailler la terre, et pour que le Seigneur bénisse et rende féconds leurs travaux.