Italie: un livre sur Jean-Paul Ier réfute la thèse de son assassinat
Par Manuella Affejee
Pape Jean-Paul Ier, chronique d’une mort : c’est le titre d’un ouvrage qui sera publié mardi 7 novembre en Italie ; écrit par Stefania Falasca, journaliste au quotidien Avvenire, et vice-postulatrice de la cause en béatification d’Albino Luciani, ce livre entend proposer une étude sérieuse sur le pontificat-éclair du 262e successeur de Pierre, et tordre le cou, par la même occasion, aux multiples rumeurs de complots qui entourent sa mort.
Dans un entretien à nos confrères de la rédaction italienne, Stefania Falasca affirme que son ouvrage s’est construit sur une méthode historico-critique rigoureuse, et s’appuie sur des sources, documents et témoignages inédits, notamment celui de Sœur Magherita Martin, l’une des religieuses qui étaient au service de Jean-Paul Ier, et qui avait découvert le corps sans vie du pape italien, âgé de 66 ans, le 29 septembre 1978. Cette mort soudaine, et le fait qu’aucune autopsie ne fut pratiquée, alimenta les hypothèses les plus folles, notamment un possible assassinat du «pape au sourire». Or, la documentation clinique rapportée par Stefania Falasca ne laisse, semble-t-il, aucune place au doute : selon son médecin, le Pape Jean-Paul Ier serait bel et bien mort d’un infarctus, conséquence d’une cardiopathie ischémique.
Dans la préface de cet ouvrage, le cardinal Pietro Parolin salue le travail scientifique et méticuleux accompli par la journaliste Falasca ; ce livre, affirme-t-il, éclaircit les points «restés dans les limbes, amplifiés et travestis» par des reconstructions noires, faisant allusion aux «myriades de théories, soupçons et suppositions» qui ont fleuri au cours de ces dernières décennies.
Le bref pontificat de Jean-Paul Ier, ajoute encore le secrétaire d’Etat du Saint-Siège, «n’a pas été le passage d’un météore qui s’éteint après un bref trajet» ; Albino Luciani fut un pasteur proche du peuple de Dieu, avec une extraordinaire sensibilité culturelle et sociale, relève le cardinal Parolin. «Il a surtout renforcé le désir d’une Eglise conciliaire proche de la douleur des gens et de leur soif de charité», conclut enfin le cardinal italien.
(MA)
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