L’appel de Mgr Mirkis pour un «plan Marshall culturel» en Irak
Par Delphine Allaire
Réunis à Lourdes depuis le 3 novembre 2017 pour la session automnale de leur Assemblée plénière, les 115 évêques français ont reçu Mgr Yousif Thomas Mirkis, archevêque de Kirkouk et Souleimaniya (nord de l’Irak), ce 7 novembre. Mgr Mirkis a tenu un discours très fort en revenant sur l’espérance incarnée par la jeunesse irakienne dans un contexte d’escalade des tensions dans le pays, provoquées notamment par le référendum pour l’indépendance kurde.
L'éducation, fer de lance de la reconstruction
«Les villes ressemblent à Hiroshima car ils ne restent plus rien! Si les chrétiens pourront revenir? Nul ne le sait», a lancé l’archevêque devant l’assemblée d’évêques français. En effet, si Daech a perdu ses bastions les uns après les autres en Irak, tout reste à reconstruire. L’archevêque de Kirkouk a ainsi appelé de ses vœux «un plan Marshall culturel» pour encourager la jeunesse irakienne.
Pour ce faire, il soutient des projets d'écoles, de jardins d'enfants et d’universités, car «l'amour, la fraternité et la coexistence» ne seront possibles «qu'en posant les bases de l'éducation à travers des programmes». Ces propos coïncident avec l’action de l’archevêque chaldéen qui a lui-même accueilli dans son diocèse 668 élèves de confession chrétienne, musulmane, yézidie et mandéenne.
«L'immigration est une fuite en avant»
Néanmoins, cette reconstruction par l’éducation sera longue, car nombreux sont les chrétiens d’Irak à avoir émigré depuis la proclamation du califat par Daech en 2014. À ces chrétiens de la diaspora, Mgr Mirkis a adressé un message: «Émigrer est une décision individuelle et personnelle. Je ne peux pas empêcher un chrétien de partir mais...l’immigration est une fuite en avant. Car même si nous restons une minorité en Orient, nous sommes chez nous.»
Enfin, l’archevêque de Kirkouk a rendu un hommage appuyé à la France, remerciant l'ancien ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius d’avoir appelé le Conseil de sécurité de l’ONU dès l’été 2014. «Sans la coalition internationale, nous n'aurions pas pu vaincre Daech», a-t-il ajouté.
Par l’intermédiaire de Mgr Georges Pontier, président de la Conférence des évêques de France, l’Église de France a pour sa part assuré à Mgr Mirkis que son aide spirituelle et matérielle continuerait et s'intensifierait en Irak.
(DA)
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici