Le père Henri Burin des Roziers, «avocat des sans-terre» au Brésil, est décédé
Par Delphine Allaire
Après son ordination comme prêtre dominicain, il est aumônier des étudiants en droit et sciences économiques de Paris pendant les événements de mai 1968, puis travaille dans les associations de défense des droits des travailleurs immigrés maghrébins.
Installé depuis 1978 dans le sud du Pará, un État du nord-est du Brésil, il rejoint alors la commission épiscopale brésilienne sur la pastorale de la terre, et devient la voix des plus démunis : les paysans sans terre d’Amazonie, chassés par les grands propriétaires fonciers. Faisant valoir ses diplômes français, il défendait leurs droits devant la justice brésilienne, et s’était spécialisé dans la lutte contre l’impunité dans les années 1990.
Son acharnement à ne pas laisser l’impunité triompher dérangeait à tel point que sa tête fut mise à prix.
Dans un portrait pour La Vie en 2002, il s’attristait que, là-bas, «la hiérarchie catholique ait du mal à dénoncer la violence». De la fin de la dictature militaire aux années Lula, il n’a jamais voulu abandonner son «combat pour l’homme».
Dans un livre «Henri Burin des Roziers, comme une rage de justice» paru en juillet 2016, le religieux dominicain racontait les raisons de son combat à Sabine Rousseau, docteure en histoire.
Ses obsèques seront célébrées vendredi 1er décembre à 15 heures, au couvent Saint-Jacques à Paris.
(DA)
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