Vers une coopération accrue des Églises orthodoxes russe et syrienne
Delphine Allaire
Plus de coopération dans les domaines humanitaire, culturel et universitaire, et un partage de compétences pour ce qui concerne la vie monastique et l’engagement social. Tel est l’objectif qu’ont affiché les Églises orthodoxes russe et syrienne, dans le cadre de la première réunion de leur commission bilatérale à Tcherepovets dans le nord-ouest de la Russie, a rapporté la fondation diocésaine autrichienne «Pro Oriente», ce 16 décembre 2017.
Des relations bilatérales historiques
La mise en place de cette commission avait été décidée en novembre 2015, à l’occasion de la visite du patriarche syrien orthodoxe Ignace Ephrem II, au patriarche Kirill de Moscou en Russie.
L'évêque orthodoxe russe de Tcherepovets, Flavian Mitrofanow, et le métropolite orthodoxe syrien, vicaire patriarcal pour l'Autriche et la Suisse, Mar Dionysios Isa Gürbüz, en sont les co-présidents.
Lors de cette première réunion, la commission bilatérale a expressément indiqué qu'elle n’examinerait pas la restauration de l'unité de l'Église. L'Église orthodoxe syrienne est en effet une des églises orthodoxes orientales qui a quitté les rangs des autres patriarcats, après le concile de Chalcédoine en 451.
En dépit de ces différences théologiques, la coopération entre ces deux Églises va s’accroitre. Des programmes d’échanges entre jeunes et étudiants sont prévus, des théologiens orthodoxes syriens seront invités aux conférences universitaires de Kirill de Moscou et à celles de l'Institut des hautes études Saints-Cyrille-et-Méthode; inversement, des théologiens orthodoxes russes seront conviés à des forums académiques de l’Église orthodoxe syrienne.
La marque de la guerre
Ce dialogue s’ouvre alors que le peuple syrien est particulièrement éprouvé par les effets de la guerre civile qui sévit dans le pays depuis mars 2011, et par la violence terroriste concomitante.
Pour les théologiens orthodoxes russes et syriens, il est très clair qu’«aucune justification ethnique, nationale ou religieuse» ne peut s’appliquer au terrorisme et l'extrémisme.
Les membres de la commission bilatérale ont ainsi exprimé leur profonde sympathie envers «le peuple syrien qui a perdu au cours des dernières années parents et amis», mais aussi envers les familles de soldats russes «qui ont donné leur vie pour le droit des Syriens à une existence pacifique».
Dans ce contexte, une demande de contacts réguliers entre le Comité de secours pour la Syrie mis en place par le Conseil présidentiel russe, et les organisations religieuses a été déposée par l’Église orthodoxe syrienne.
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