RDC, la CENCO dénonce des attaques contre l’Église
Marine Henriot - Cité du Vatican
Le 2 janvier, le cardinal Laurent Monsengwo avait condamné la répression violente de la marche des chrétiens catholiques pour revendiquer l’application de l’accord du 31 décembre 2016. Cet accord de la St-Sylvestre, qui prévoyait le chemin vers des élections consensuelles, est aujourd’hui bafoué par le président Joseph Kabila.
Le cardinal Monsengwo avait alors conseillé aux «dirigeants médiocres» de partir, pour que règnent la paix et la justice en RD Congo. Le gouvernement avait aussitôt réagi en regrettant que le cardinal ait «incité les congolais à la haine et la confrontation, en développant un discours belliqueux aux accents des combattants».
Une désacralisation inacceptable selon Mgr Ambongo
Pour Mgr Fridolin Ambongo, archevêque de Mbandaka-Bikoro et vice-président de la CENCO, interrogé par la rédaction africaine de Vaticannews, la situation est «très grave», «de grands responsables des institutions de la République se permettent des accusations gratuites contre la hiérarchie de l’Église et contre l’Église catholique toute entière».
Selon Mgr Ambongo, «ne pas prendre parti signifie prendre le parti du bourreau». «On a maltraité, on a tué certains de nos enfants, non pas dans la rue mais dans notre propre maison, on a désacralisé nos lieux de cultes, et cela c’est inacceptable». D’après la nonciature apostolique et l’ONU, moins cinq personnes sont mortes dans la dispersion des marches organisées le 31 décembre.
Mais pour le futur, l’archevêque de Mbandaka-Bikoro reste confiant, «nous continuerons à espérer, aussi longtemps que la foi chrétienne sera dans nos coeurs, la situation n’est pas désespérée».
Une messe à la mémoire des victimes
Ce vendredi 12 janvier, le cardinal Monsengwo a célébré une messe à la mémoire des victimes de la répression du 31 décembre dernier. Cette célébration s’est déroulée en présence notamment du nonce apostolique, de l’ambassadeur de France et du représentant de l’Union Européenne en RDC. Des tirs ont été entendus à la sortie, mais aucune victime n’est à signaler pour le moment.
(Avec AFP et site de la CENCO )
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