RDC: réaction de la Cenco à la manifestation du 25 février
Joris Bolomey, avec agences - Cité du Vatican
La conférence des épiscopale congolaise (CENCO), dans un communiqué signé par son secrétaire général, l'abbé Donatien Nshole, est revenue sur les manifestations organisées en République démocratique du Congo, le 25 février 2018, à l'appel du Comité Laïc de Coordination (CLC), demandant le départ du président Joseph Kabila.
Sur les 149 marches pacifiques relevées par la Cenco, «66 ont été étouffées dans les enceintes des paroisses, 67 dispersées par balles et gaz lacrymogène et 16 n’ont pas connu d’entraves». Et à nouveau, les évêques du pays déplorent la «répression violente des marches par les forces de l’ordre quand bien même les manifestants n’avaient aucune arme et exerçaient pacifiquement leur droit» et «dénonce également l’instrumentalisation par certains partis politiques des jeunes gens pour torpiller de l’intérieur la marche des chrétiens en y introduisant la violence».
La RDC interdit toute manifestation politique de l'opposition depuis les journées sanglantes de septembre 2016, quand les manifestants ont commencé à demander le départ du président Kabila à la fin de son deuxième et dernier mandat le 20 décembre 2016. Les deux précédentes marches organisées à l'appel du CLC avaient été réprimées à balles réelles, les 31 décembre et 21 janvier. Bilan: une quinzaine de morts d'après l'Église et les Nations unies, deux selon les autorités.
Pour le 25 février, le bilan dressé par les services du secrétariat général de la CENCO, fait état de 2 morts par balles, de 32 blessés dont 13 par balles et de 76 interpellations sur l'ensemble du pays.
«La CENCO félicite tous les compatriotes qui se sont mobilisés pacifiquement, refusant toute provocation à la violence, afin de faire entendre leur voix pour l’avènement d’un Etat réellement démocratique dans notre pays sans lequel il serait difficile de rêver le développement qui garantirait le bien-être du peuple congolais» écrit l'abbé Nshole. Et de conclure en rappelant que l'épiscopat du pays «n’a pas d’ambition politique, sa seule préoccupation est de contribuer au bien-être du Peuple congolais tout entier, à la sauvegarde et à la promotion de la dignité de la personne humaine, au respect de la vie, des libertés et des droits fondamentaux».
Interrogé par le père Jean-Pierre Bodjoko, Mgr Fridolin Ambongo, archevêque coadjuteur de Kinshasa et vice-président de la Cenco, revient sur la répression des marches du 25 février:
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