A Madagascar, l'exaspération de la population
Entretien réalisé par Manuella Affejee- Cité du Vatican
Encadrés par les forces de l’ordre, les protestataires ont déposé ce jeudi une plainte contre le chef de l’Etat et son gouvernement, rendus responsables des violences de samedi dernier, lorsqu’une manifestation interdite par les autorités a dégénéré en affrontements avec la police, faisant 2 morts et plusieurs blessés.
C’est donc le président Héry Rajaonarimampianina qui cristallise le mécontentement général. A sept mois des élections présidentielle et législatives dans la Grande Ile, les nouvelles lois électorales qu’il a fait passer en force suscitent l’ire de l’opposition, car jugées trop favorables au parti en place. Rajaonarimampianina, élu en 2013, n’a pourtant pas annoncé s’il briguerait, ou non, un second mandat.
Cette énième crise politique et cette mobilisation populaire, circonscrite pour le moment à la capitale, sont en tous cas les signes d’une exaspération générale: celle de citoyens malgaches défiants envers leurs élites politiques notoirement corrompues, inquiets de l’insécurité grandissante, et de l’augmentation de la pauvreté, nonobstant les richesses et ressources dont la Grande Ile dispose.
Décryptage avec le père Sylvain Urfer, jésuite vivant dans le pays depuis de nombreuses années. Il dirige et coordonne l’Observatoire de la vie publique à Madagascar.
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