Burkina Faso : renforcer le dialogue islamo-chrétien
Les unions interconfessionnelles, les radicalismes et l'extrémisme religieux, ou encore la contestation des autorités civiles et juridiques étaient à l'ordre du jour de l'assemblée générale de la commission épiscopale du dialogue islamo-chrétien, tenue du 10 au 12 avril 2018 au centre national Cardinal Paul Zougrana de Ouagadougou, la capitale.
Le "pays des hommes intègres" est un exemple en Afrique en termes de coexistence interreligieuse. Dans ce pays majoritairement musulman, dirigé par un président chrétien, Roch Marc Christian Kaboré, le deux confessions cohabitent et se mélangent au sein même des familles.
Mais la situation sécuritaire dans le pays s'est dégradée ces derniers mois. Dans un rapport publié en mars, l'International Crisis Group (ICG) met en garde contre une «inquiétante escalade de la violence jihadiste». Les attentats du 2 mars 2018, contre l’état-major des armées du Burkina Faso et l’ambassade de France ont été revendiqués par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), qui fait partie d’une coalition sahélienne plus large liée à al-Qaeda. Ils «ont impliqué des armes plus lourdes et duré plus longtemps que les attaques passées» et auraient fait une trentaine de morts, précise l'ICG.
L'enjeu, face à ce type de violences, est de réussir à tracer «des chemins pour essayer de nous rencontrer, car l’autre est frère à aimer» témoigne le secrétaire général de la commission, l’abbé Arcadius Sawadogo, sur le site de la conférence épiscopale du pays. Même son de cloche du côté de l'imam de l’iman Boureima Drabo. «Nous sommes appelés à vivre ensemble et nous devrons apprendre à le faire. C’est un impératif, insiste l'imam. Sans ça, il sera très difficile qu’on puisse être heureux sur la terre ici. Alors que le paradis ou la vie éternelle, c’est ici que ça se prépare. Si sur cette terre nous ne sommes pas dans cet état d’esprit, ce sera très difficile que nous ayons ce que Dieu nous a promis après la mort».
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