Etats-Unis: des évêques opposés au déploiement de soldats le long de la frontière avec le Mexique
Manuella Affejee (avec SIR)- Cité du Vatican
«Il ne s’agit pas d’une zone de guerre; ici, vivent des communautés pacifiques, respectueuses de la loi, et généreuses dans leurs réponses aux souffrances humaines», écrivent les évêques, dont les diocèses sont frontaliers du Mexique. S’ils reconnaissent aux nations le droit d’assurer la sécurité de leur territoire, ils demandent également, et avec fermeté, la possibilité pour quiconque aurait fui son pays en raison de violence et de persécutions, de trouver un refuge sûr aux Etats-Unis.
Lutter contre un discours clivant
«Chercher une vie paisible pour soi-même et sa famille n’est pas un crime, poursuivent les auteurs de la déclaration. Notre foi nous appelle à répondre avec compassion et solidarité à ceux qui souffrent.» La note se conclut par un double appel: celui d’une collaboration stable, adressé aux autorités locales, fédérales et nationales, et celui d’une présence mesurée et qui ne conditionne pas la vie des communautés, adressée à la Garde nationale.
Les évêques prennent enfin résolument position contre la persistance d’un discours clivant, lequel promeut «la déshumanisation des migrants, représentés comme une menace ou comme des criminels. Il est urgent que les catholiques et les personnes de bonne volonté dépassent une telle rhétorique, et se rappellent que les migrants sont une population vulnérable, nos voisins, nos frères et sœurs en Christ.»
Une décision «contraire à l’esprit américain»
La déclaration est signée par chacun des huit évêques, dont les diocèses se trouvent en Arizona, au Texas, et au Nouveau-Mexique. Parmi eux, l’archevêque de San Antonio, Mgr Gustavo Garcia-Siller, qui ne s’est pas fait faute, dans un tweet, de fustiger l’«action insensée» et «contraire à l’esprit américain» du président Trump. La commission diocésaine sur l’immigration d’El Paso parle, pour sa part, d’un plan «moralement irresponsable et dangereusement inefficace». L’épiscopat mexicain a également vivement condamné cette décision, soulignant le danger que représentait, pour les deux peuples, la perspective d’une frontière militarisée.
L’annonce de Donald Trump a suscité l’opposition et les critiques de plusieurs membres du Congrès, tout en remportant l’adhésion et le soutien des gouverneurs républicains du Texas, de l’Arizona et du Nouveau-Mexique.
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