Grèves au Brésil: les évêques s’interposent
Les transporteurs routiers brésiliens, essentiellement des camionneurs, protestent depuis dix jours maintenant contre la hausse des prix du carburant (compter plus de 50 % depuis juillet 2017 pour le diesel, selon le quotidien économique brésilien Valor). Le conflit social ne cesse de prendre de l’ampleur d’autant que les camionneurs bloquant les 25 principales artères du pays viennent d’être rejoints par les employés du secteur pétrolier, mercredi 30 mai.
La solidarité des évêques
Face à ce climat hautement tendu, l’épiscopat brésilien s’est exprimé par l’intermédiaire d’une note publiée sur son site internet. Déjà proactifs dans la défense des sans-terre, les évêques brésiliens ont ici fait part de leur «solidarité avec tous les camionneurs et les travailleurs», qui manifestent ces derniers jours.
Le président de la conférence épiscopale, le cardinal Sergio da Rocha, archevêque de Brasilia, a invité «l’ensemble de la société au dialogue et à la non-violence», reconnaissant l’importance de l’activité des chauffeurs de camions.
L’épiscopat réclame ainsi des solutions tournées «vers le bien des personnes et en particulier des plus pauvres», sans nécessité «de soumission aux impératifs du marché ou des intérêts particuliers».
Un enjeu de la présidentielle d’octobre
La dévaluation continue de la monnaie brésilienne est à l’origine de cette hausse du prix du carburant, décidée par le président Temer, et qui a suscité l’ire des routiers, paralysant le pays. Routes bloquées, vols annulés, écoles fermées, et millions d'animaux tués par manque de nourriture, représentent le quotidien perturbé des Brésiliens depuis plus d’une semaine.
Le président brésilien, Michel Temer, le plus impopulaire de l'histoire du Brésil – il recueille seulement 5% d’approbation parmi les Brésiliens aujourd’hui -, a cédé à certaines demandes des camionneurs, mais en vain. Il a, entre autres, consenti à une forte réduction des tarifs, tout en stipulant qu'ils ne pourraient être ajustés que mensuellement et non plus quotidiennement. Nombreux sont donc les manifestants appelant à sa démission. Cette crise sociale sera un élément-clé du scrutin présidentiel brésilien prévu les 7 et 28 octobre prochain.
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