L’Église centrafricaine endeuillée par un nouvel assassinat de prêtre
Entretien réalisé par Hélène Destombes - Cité du Vatican
Selon l’abbé Mathieu Bondobo, encore sous le joug de l’émotion, l’abbé Firmin Gbagoua a reçu une balle à bout portant dans l’abdomen vers 19h00 vendredi 29 juin, avant de succomber à ses blessures, alors «qu’il était à table pour dîner à l’archevêché de Bambari, en compagnie de confrères».
L’émoi dans le pays est d’autant plus grand que ce meurtre intervient dans un contexte centrafricain extrêmement tendu. «Personne n’est protégé dans ce pays, mais l’Église ne se taira pas», clame l’abbé Bondobo.
Les combats entre groupes armés et milices d’autodéfense prennent de plus en plus d’ampleur dans le nord du pays. Des religieux, des casques bleus sont ciblés, des maisons brulées. «Ces criminels qui continuent de tuer, nous savons où ils se trouvent», indique le recteur de la cathédrale de Bangui, appelant les autorités «à faire leur travail».
Cette recrudescence des violences inquiète donc naturellement aussi les évêques centrafricains. Dans une lettre parue à l’issue de leur assemblée extraordinaire le 24 juin dernier, l’épiscopat avait constaté «avec étonnement et amertume, l’arrivée «de nouveaux mercenaires qui rendent difficile la résolution de la crise ». «L'impunité et l'amnistie que certains tentent de nous imposer ne nous apporteront pas la paix», écrivaient-ils, se référant aux multiples accords de paix qui permettraient, selon eux, «de faire gagner du temps à certains groupes armés».
«Nous rappelons au gouvernement, à la communauté internationale et aux groupes armés que l’autorité de l’État est non négociable, et qu’elle ne peut faire l’objet d’un quelconque marchandage», plaidaient les évêques.
Depuis 2013, la quasi-totalité du territoire de la Centrafrique vit sous la coupe de groupes armés et de milices qui y commettent d'innombrables violences et exactions.
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