Crise politique et sociale en Jordanie: le regard de Mgr William Shomali
Entretien réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican
En Jordanie, la rue a gagné. Pendant une semaine, des manifestants se sont rassemblés à Amman, la capitale, pour réclamer le retrait d’un projet de loi fiscale qui prévoyait une augmentation entre 5 et 25% des impôts pour les particuliers et imposait les personnes ayant un salaire annuel supérieur à 8 000 dinars, environ 9 700 euros.
Le nouveau Premier ministre, Omar al-Razzaz, nommé dès les premiers jours de la contestation annoncé le 7 juin le retrait du projet de loi. «Après des discussions avec le Parlement et le Sénat (...), un accord a été trouvé pour retirer le projet de loi fiscale», a affirmé à la presse le nouveau chef du gouvernement, ancien ministre de l’éducation. Un retrait qui interviendra lorsque sera formé le nouveau gouvernement, avant des discussions sur une nouvelle mouture du projet.
Pas de ressources naturelles
La Jordanie, très pauvre en ressources naturelles et largement dépendante des aides étrangères, est pourtant au pied du mur. Le royaume s’est engagé auprès du FMI (Fond Monétaire International) à mener des réformes structurelles et à réduire ses déficits contre un prêt de plusieurs centaines de millions d’euros.
Un pays stable dans la poudrière
Mais sur place, la situation est difficile nous explique Mgr William Shomali, vicaire patriarcal dans le pays depuis février 2017. Il décrit une jeunesse désabusée, inquiète face à la crise économique qui sévit dans le pays. Avec un taux de chômage de 18,5%, 20% des habitants vivent à la limite du seuil de pauvreté.
Une précarité économique qui mène à la rébellion, alors que la Jordanie parvient à rester un pays en paix au Moyen-Orient. Mgr Shomali s’inquiète d’une précarité grandissante qui pourrait mettre le feu aux poudres.
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