Aux Philippines, l'Église s'inquiète de l'augmentation des assassinats de prêtres
Entretien réalisé par Manuella Affejee - Cité du Vatican
Dimanche soir, le père Richmond Nilo a été abattu par deux hommes armés alors qu’il était en train de se préparer à célébrer la messe dans la chapelle Nuestra Senora de la Nieve, dans la ville de Saragozza. Avant lui, le 29 avril dernier, le père Mark Ventura avait été tué alors qu’il était en train de bénir des enfants lors d’une messe dans la province de Cagayan. Et le 4 décembre, le père Marcelito Paez avait été tué à Jaen après avoir contribué à la libération d’un prisonnier politique.
La liste macabre s’allonge donc, et l’épiscopat philippin s’en inquiète fortement. «Ils sont en train de tuer notre troupeau, ils sont en train de tuer les bergers, ils sont en train de tuer notre foi», écrivent les évêques dans un communiqué, avant de lancer un appel ferme et solennel au président Rodrigo Duterte, celui de mettre fin à ses provocations verbales incessantes contre l’Eglise, de telles attaques pouvant « encourager inconsciemment plus de crimes contre les prêtres».
Il n’est pas rare en effet de voir le dirigeant philippin se répandre en imprécations contre le clergé; Duterte ne supporte plus les critiques répétées de plusieurs religieux, prêtres, et évêques, contre la politique très répressive qu’il mène contre les trafiquants de drogue présumés. Depuis son arrivée au pouvoir, les forces de police et escadrons de la mort s’adonnent en toute impunité à des exécutions extrajudiciaires, forts des encouragements du président lui-même. S’est donc créé, au fil des mois, un climat de violence et d’insécurité dans l’archipel, et il semble que les récents assassinats de prêtres s’inscrivent dans ce contexte.
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