Les évêques américains s'opposent à la politique migratoire de Donald Trump
La Conférence des évêques catholiques américains (USCCB) a tenu son assemblée générale de printemps du 13 au 14 juin à Fort Lauderdale, en Floride. Dans le cadre de cette assemblée ont notamment été abordées les questions migratoires.
Le cardinal Daniel DiNardo, président de la conférence épiscopale, a vivement critiqué l'annonce faite par le secrétaire à la Justice, Jeff Sessions, qui a déclaré que la crainte de violences domestiques ou de violences des gangs ne pourra plus être retenue comme un critère valable dans les dossiers de demande d'asile. Pour le cardinal du Texas, «cette décision nie des décennies de précédentes qui ont fourni une protection aux femmes fuyant des violences domestiques», a-t-il regretté. Il a aussi dénoncé la séparation des familles, qui crée de grands traumatismes pour les enfants.
Le cardinal Joseph Tobin, archevêque de Newark, a lui proposé que des groupes d’évêques inspectent les centres de détention dans lesquels sont retenus des enfants, «comme un signe de notre inquiétude pastorale et de notre protestation contre l’endurcissement du cœur américain», a-t-il déclaré. Un autre évêque a proposé d’organiser des prières publiques devant les tribunaux fédéraux.
Le cardinal O’Malley, archevêque de Boston, a lui diffusé un communiqué dans lequel il dit, tout en affirmant son respect des autorités politiques et de la loi civile, qu’il ne peut pas rester silencieux «quand notre politique d’immigration détruit des familles, traumatise des parents, et terrorise les enfants. La politique dangereuse et injuste de séparer des enfants de leurs parents doit être arrêtée.»
Une possible excommunication pour les acteurs de ces politiques?
L’évêque de Tucson, Mgr Edward Weisenburger, a lui évoqué la possibilité de sanctions canoniques pour les catholiques qui appliqueraient ces politiques de répression. Au même titre que l’implication dans un avortement ou une euthanasie, un catholique qui participerait par exemple à la dislocation d’une famille serait passible d’une suspension de l’accès aux sacrements, voire d’une excommunication. «Désormais, pour le salut de l’âme de ces gens, il est peut-être temps pour nous de réfléchir à des sanctions canoniques», a expliqué cet évêque d’un diocèse frontalier avec le Mexique.
L'importance accordée à l'accueil des migrants est une question essentielle pour l'épiscopat américain pour d'évidentes raisons humanitaires, mais aussi parce que l'immigration est un facteur de dynamisme démographique pour l'Église catholique. Aujourd'hui, la majorité des catholiques de moins de 30 ans aux États-Unis est issue de la communauté latino-américaine.
Renforcer la protection des mineurs
Le communiqué final de l'assemblée précise que l'épiscopat a approuvé la révision de la charte pour la protection des mineurs. Le nouveau texte se donne pour objectif de mettre en place des actions au sein des diocèses pour prévenir les cas d’abus sexuels sur mineurs et permettre un accompagnement plus efficace pour ceux qui en sont victimes. Dans un communiqué l'USCCB (texte en anglais) précise également avoir adopté une révision d'une partie des directives éthiques et religieuses pour des services de santé catholiques, afin de réorganiser la collaboration avec des partenaires non-catholiques.
Les évêques étasuniens ont également approuvé la déclaration «Rencontrer le Christ en harmonie: une réponse pastorale pour nos frères et sœurs d’Asie et des îles du Pacifique». Elle sera prochainement distribuée dans les diocèses du pays. «La réponse pastorale fournit un cadre que les diocèses et des paroisses peuvent utiliser comme des directives pour créer ou intégrer dans leurs propres plans pastoraux» précise dans un communiqué l’USCCB.
Lors de cette assemblée générale, l’épiscopat a également approuvé des nouvelles traduction du missel romain et de la liturgie des heures.
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