Vent de paix entre l’Ethiopie et l’Erythrée
Roberto Piermarini et Xavier Sartre – Cité du Vatican
Au moment de l’indépendance de l’Erythrée, qui s’est détachée de l’Ethiopie, les deux pays se sont livrés une guerre entre 1998 et 2000. Le conflit, conventionnel, avec chars d’assaut et tranchées, a fait quelque 80 000 morts. Parmi les raisons de cet affrontement fratricide, le tracé de la frontière commune.
Depuis, les accrochages sont plus ou moins fréquents entre les deux armées, maintenant vivace la rivalité entre Asmara et Addis Abeba. Mais l’arrivée aux affaires en Ethiopie d’Ahmed Abiy a impulsé une nouvelle dynamique en faveur de la paix. Il a tendu la main au gouvernement érythréen qui a accepté ce geste.
Le président érythréen, Issaias Afeworki, a ainsi envoyé une délégation à Addis Abeba qui est arrivée mardi 26 juin pour des négociations. Lors du diner officiel, le Premier ministre éthiopien a assuré que la paix entre les deux anciens ennemis apporterait de nombreux bénéfices à la Corne de l’Afrique, notamment commerciaux.
Dans ce contexte, l’Église catholique d’Erythrée a invité tous ses fidèles à prier pour la paix. Pour l’archevêque d’Asmara, Mgr Menghesteab Tesfamariam, cette reprise du dialogue est très encourageante.
«Nous sommes très contents que cela arrive finalement et nous prions que ceux qui sont engagés dans le dialogue pour la paix puissent vraiment prendre des décisions avec courage et sagesse pour le bien des deux peuples», déclare-t-il.
«Nous ne sommes qu’au début, c’est pourquoi nous devons aussi prier le Seigneur d’illuminer nos leaders pour qu’ils puissent vraiment prendre les décisions concrètes pour le bien des peuples. Le climat a déjà changé en quasiment un seul jour. C’est positif, il y a de l’optimisme dans l’air et donc nous sommes déjà contents pour cela», poursuit-il.
Cette détente et ces perspectives d’apaisement sont essentielles pour les deux populations car «la paix est la base de tout, de tout développement, de toute croissance, de toute cohabitation humaine significative» affirme l’archevêque. «S’il n’y a pas la paix, il manque tout : on ne peut pas se développer, on ne quasiment rien faire, même notre engagement en tant qu’Eglise, et l’évangélisation.»
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