Éthiopie: les leaders religieux ont besoin d’une formation en relations internationales
Une semaine après la fin officielle de l’état de guerre avec sa voisine érythréenne, l’Ethiopie vit une période de paix qu’elle a rarement connue en vingt ans. Puissance majoritairement chrétienne orthodoxe – un des plus vieux berceaux de la chrétienté après l’Arménie - les tensions entre musulmans et chrétiens ne sont pas encore totalement apaisées et les extrémismes religieux n’ont pas encore disparu de l’horizon de ce pays de la Corne de l’Afrique.
Vigilance sur la spiritualisation du pouvoir
Nous devons rester «très attentifs» à «la politisation de la religion et à la spiritualisation du politique», a ainsi alerté le père Patrick Devine, directeur du centre Shalom de Nairobi lors de l’assemblée des évêques de l’Amecea qui se tient dans la capitale éthiopienne jusqu’au 23 juillet.
Intolérants de l’intolérance
Dans son discours sur les fondamentalismes, le père Devine a pointé comment ces modes de pensée et de vie très idéologisés visaient «l’éradication des modes alternatifs d’existence». «Le terrorisme est l'outil violent de l'extrémisme utilisé pour purger la société de la grâce, d'imposer sa propre vision du monde et de la foi», a-t-il affirmé, prônant une réponse «paradoxale» à ce mal: «Nous devons être intolérants à cette intolérance».
Former les responsables religieux
Les raisons d’une pareille intolérance sont nombreuses, estime le père Devine. «L'extrémisme religieux porte atteinte au développement économique et aux perspectives de vie de populations entières», a justifié le prêtre missionnaire, plaidant alors pour «une plus grande formation des chefs religieux et des séminaristes».
Cette nécessité de formation au niveau ecclésial de la société se fait sentir particulièrement sur des questions de paix, de développement, d’étude comparée des religions et de relations internationales. «C’est essentiel», a apprécié le père Devine devant les chefs des épiscopats d’Afrique orientale.
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