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La contestation sociale bat son plein au sud de l'Irak, ici à Basra le 27 juillet 2018. La contestation sociale bat son plein au sud de l'Irak, ici à Basra le 27 juillet 2018. 

La mise en garde du cardinal Sako aux hommes politiques irakiens

Dans une lettre adressée aux hommes politiques irakiens et aux représentants diplomatiques présents dans le pays, le cardinal Louis Raphael Sako élève la voix en faveur d’un plus fort gouvernement de coalition afin de faire cesser les pressions sectaires et la crise économique.

Depuis les élections législatives du 12 mai dernier, l’Irak traverse une paralysie politique et institutionnelle, couplée à une contestation sociale exponentielle. En colère contre les autorités politiques, des milliers d'Irakiens manifestent d’ailleurs depuis le début de l’été dans le sud du pays. Ce mouvement de contestation dénonce essentiellement le chômage et le manque de services publics de base. 

Pour un fort gouvernement de coalition

La situation est si désastreuse que l'Eglise locale ne cesse de s’en inquiéter. Le patriarche de Babylone des Chaldéens, le cardinal Louis Raphaël Sako, a donc envoyé une lettre à tous les hommes politiques irakiens, les appelant «à prendre leur responsabilité». L’urgence est de former un gouvernement de coalition qui soit fort, a déclaré le cardinal irakien, pointant la nécessité de mettre un terme à la présence de milices ethnico-religieuses présentes sur le territoire. Pour ce faire, il faut renforcer le rôle de l'armée nationale qui doit être «bien formée» pour défendre et protéger le pays, a recommandé le cardinal Sako.  

Le principe de la citoyenneté

Dans cette lettre, le cardinal décrit son pays comme «généralement corrompu», frappé par des rationnements en électricité et en eau, et manquant cruellement de services publics. Il suggère également une réforme de la Constitution et des lois, en tenant compte du «principe de la citoyenneté» pour résoudre toute forme d'affiliation religieuse ou sectaire des citoyens. «Le problème n’est pas la religion, note-t-il, poursuivant que celle-ci n’était qu’une «excuse pour certains qui veulent justifier leurs propres intérêts».

Depuis son élévation au rang de cardinal lors du consistoire du 28 juin dernier, le cardinal Sako s’est exprimé à de multiples reprises sur l’avenir de l’Irak, notamment lors d’une interview accordée à l’Osservatore Romano le 25 juillet. Il y plaidait déjà pour un nouveau gouvernement «civil, non sectaire, et fondé sur la citoyenneté, la justice et l’égalité». 

Aujourd’hui, l’Irak est gouverné par la coalition chiite du Premier ministre Haïdar al-Abadi en poste depuis 2014 (issu du parti islamique Dawa), avec l'imam radical Moqtada Sadr, dont la formation est arrivée en tête des législatives du 12 mai dernier.

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01 juillet 2018, 15:17