Le président Buhari Le président Buhari 

Les évêques nigérians réclament la démission du président Buhari

Les évêques du Nigeria demandent au président Muhammadu Buhari de démissionner s’il n’est pas en mesure d’assurer la sécurité des habitants du pays. C’est la deuxième fois cette année qu’ils réclament le départ du chef de l’État alors que les exactions entre communautés augmentent.

Xavier Sartre (avec agences) – Cité du Vatican

Depuis plusieurs jours, la police de l’État de Zamfara, dans le nord du Nigéria, a retrouvé 41 corps de personnes, vraisemblablement liées à des gangs criminels de voleurs de bétail. Jeudi 28 juin, 23 cadavres ont ainsi été découverts dans une forêt proche du district de Zurmi. Dimanche 1er juillet, 18 autres cadavres ont été repêchés dans une rivière.

Les enquêteurs pensent que les auteurs de ces crimes sont des milices civiles qui se seraient vengées des gangs criminels qui terrorisent les villages de la région depuis plusieurs semaines : ils tuent ou enlèvent des habitants en échange de rançons ou en volant des têtes de bétail.

Ces événements ne sont que les derniers en date. Le Nigéria est en proie depuis plusieurs années, à des rivalités entre communautés sédentaires et nomades, les unes pratiquant l’agriculture, les autres l’élevage. Les affrontements sont parfois très sanglants et les autorités régionales comme fédérales peinent à assurer l’ordre et la sécurité. Les évêques, qui veulent empêcher que ces conflits ne dégénèrent en lutte interreligieuse, les uns étant chrétiens, les autres musulmans, ont tiré la sonnette d’alarme depuis longtemps.

Exaspération

Dernière prise de position : le 29 juin, ils ont appelé le président Buhari à démissionner s’il n’est pas en mesure d’assurer la sécurité de tous ses compatriotes. «Encore une fois, nous demandons au président Muhammadu Buhari d’épargner au pays d’ultérieures souffrances et le chaos de l’anarchie et de la mort» écrivent-ils dans un communiqué. Fin avril, la Conférence épiscopale du Nigéria avait déjà réclamer le départ du président après la mort de deux prêtres, assassinés avec quinze de leurs paroissiens.

Les évêques regrettent que les autorités et les forces de police, souvent en majorité musulmanes, ne parviennent pas à arrêter les membres des gangs de voleurs de bétail, eux aussi musulmans alors qu’elles réussissent bien mieux à appréhender les éleveurs chrétiens qui se vengent.

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04 juillet 2018, 17:35