Nigeria: le cardinal Onaiyekan inquiet du chaos généralisé
Entretien réalisé par Hélène Destombes - Cité du Vatican
Le président Muhammadu Buhari affirmait la semaine dernière que l'insurrection était terminée et que le nord-est du Nigeria était maintenant dans une «phase de stabilisation post-conflit». Or, les attaques contre les bases militaires et les civils se poursuivent, tout comme les exactions de groupes criminels. La semaine dernière, ce sont 26 personnes qui ont été tuées dans des violences attribuées à des voleurs de bétail, dans le nord du Nigeria.
Les nigérians n’ont désormais plus confiance dans le président Buhari, c’est ce qu’affirme le cardinal John Onaiyekan l'archevêque d'Abuja qui interpelle le gouvernement.
«Il n’est pas admissible, il n’est pas possible que le gouvernement ne parvienne pas à arrêter les violences contre des innocents», déclare le cardinal Onaiyekan qui fait état de «tueries généralisées». L’archevêque d’Abuja exhorte «à respecter la vie humaine», et exprime son inquiétude face à la situation «parce que quand les personnes n’ont plus confiance dans le gouvernement c’est le commencement du chaos».
En visite ad limina au Vatican en avril dernier, les évêques du Nigéria avait exprimé leur inquiétude face au climat actuel. Ils avaient notamment fermement condamné l'attaque du mardi 24 avril, dans l’État de Benue dans le centre du Nigeria, contre une église catholique par des éleveurs nomades évoquant des évènements «horribles, et barbares». «L'appareil gouvernemental ne nous est d’aucune aide et il est dysfonctionnel, délibérément dysfonctionnel», soulignait Mgr William Avenya, évêque de Gboko.
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