La rencontre de Bari, un nouveau souffle pour l'œcuménisme
Emanuela Campanile – Cité du Vatican
Ce samedi, le Pape François se rendra à Bari pour y retrouver de nombreux chefs des Églises et communautés chrétiennes du Moyen-Orient, comme le Pape l’a rappelé hier lors de l’Angélus. «Nous vivrons une journée de prière et de réflexion» pour la paix au Moyen-Orient, a-t-il précisé. L’archevêque de Bari-Botonto, Mgr Francesco Cacucci, revient sur la valeur historique et œcuménique de ce rassemblement :
«Je me réfère en particulier à la capacité de conjuguer la vision œcuménique entre les Églises chrétiennes et l’attention particulière au Moyen-Orient, pour invoquer la paix, mais aussi pour être proches de nos frères chrétiens qui vivent dans la souffrance. Et non pas seulement de nos frères chrétiens. Il s’agit donc de passer d’une vision, même si elle est louable, est liée à notre Église et au monde catholique, pour arriver à un véritable souffle œcuménique.
La ville de Bari, dans le quotidien, dans la simplicité des gestes de chaque jour, comment vit-elle ce souffle œcuménique ?
Il suffirait de venir le dimanche matin ici, dans la partie ancienne de Bari, pour admirer aussi les vêtements colorés endossés par les fidèles des différentes communautés chrétiennes. Je pense entre autres aux Éthiopiens, aux Érythréens, aux Géorgiens qui célèbrent leur liturgie dans les églises du vieux Bari, dans nos églises catholiques que moi j’ai voulu mettre à disposition et offrir à ces frères. Quand en décembre 2016, Bartholomée 1er est venu à Bari, nous avons offert une église dédiée au Sacré-Cœur dans le centre de la ville.
Outre l’histoire spécifique de cette “Porte de l’Orient”, l’impulsion vers une culture œcuménique a été entreprise à Bari après le Concile Vatican II…
Le chemin œcuménique n’est pas un chemin qui s’improvise. Je souligne toujours que, immédiatement après le Concile Vatican II, Mgr Nicodemo, l’archevêque de l’époque, a ouvert la crypte de Saint-Nicolas aux orthodoxes avec une petite chapelle, dotée d’une iconostase qui leur était dédiée. Cela a été le premier acte de ce genre au niveau mondial. Et ainsi, le chemin a continué à travers un dialogue constant avec les autres confessions chrétiennes mais, surtout, avec le monde oriental qui vient continuellement ici à Saint-Nicolas pour vénérer les reliques du thaumaturge. On souligne beaucoup la présence du monde russe, mais je voudrais dire que ce n’est pas seulement le monde russe, mais c’est tout le monde oriental. Il y a aussi beaucoup de protestants, l’Église anglicane, et d’autres Églises évangéliques.
Quel type de relation existe entre les différentes communautés ?
Les autres communautés seront présentes et vivent avec une grande implication cet évènement du 7 juillet. Nous avons des rencontres constantes avec les frères des autres confessions : c’est une attente chorale. Lors d’une rencontre que j’ai eu avec les délégués pour l’œcuménisme des différents diocèses des Pouilles, j’ai ressenti cette attente et cette participation, parce que ce n’est pas un évènement qui concerne seulement l’Église locale de Bari, mais toute la région.
Comment, personnellement, l’archevêque de Bari-Bitonto se sent-il interpellé ?
Je retiens que c’est un don. J’ai été ordonné évêque il y a 31 ans durant une session de la commission mixte catholique-orthodoxe tenue à Bari avec le cardinal Willebrands et avec le métropolite de Melbourne, Stylianos. Les principaux responsables de l’Église catholique comme de l’Église orthodoxe étaient présents. Cet évènement a marqué ma vie, pour laquelle j’ai vécu toujours à la lumière de saint Nicolas, qui est le saint de l’unité et, je le souligne, non seulement de l’unité entre catholiques et orthodoxes, mais aussi avec les Églises évangéliques. Le choix de Bari a été une décision du Pape que j’ai accueillie avec reconnaissance et avec impatience.»
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