Cardinal Tagle: «Si vous aimez le Christ, beaucoup de gens vous haïront»
Les célébrations du 400ème anniversaire de l’arrivée de la statue de Notre Dame du Mont Carmel à la basilique San Sebastian de Manille ont été marquées cette année par une puissante homélie prophétique prononcée par le cardinal Tagle. Celle-ci portait sur les devoirs des catholiques dans le combat contre «les faux dieux».
«Le voyage vers le Christ n’est pas facile dans une époque où "Dieu a de nombreux concurrents"», a prévenu le cardinal Tagle entre les murs de la basilique néo-gothique. Il a ensuite pris soin de mettre en garde les catholiques contre «un faux dieu» qui promet «une fausse voie». Selon l'archevêque de Manille, les adeptes d'un «faux dieu» sont en effet aveuglés par des promesses trompeuses.
«Parfois, ceux qui prétendent être Dieu semblent attirants et gagnent plus de disciples du Christ», a-t-il expliqué, réitérant que, malgré les attaques contre l'Église, les catholiques ne devraient pas pour autant s'engager dans une sorte de bataille «pour équilibrer les forces», selon une certaine logique du Talion.
Pour l'occasion, le cardinal philippin a donc rappelé aux fidèles que les serviteurs de l'Église avaient aussi besoin de leurs conseils: «Inspirez votre curé à devenir un meilleur prêtre parce que, tout comme vous, nous sommes aussi tentés par le faux dieu», a-t-il recommandé. «Nous n'avons pas besoin de nous battre et ce n'est pas notre propos d'entrer dans ces discussions, mais soyez prêts à être attaqués parce que nous sommes du côté du Christ», a ajouté le cardinal.
Depuis plusieurs mois aux Philippines, le président Duterte mène une guerre anti-drogue, en ayant recours à de violents moyens de répressions. D’abord discrète, l’Eglise a choisi de se dresser contre cette féroce répression, en prenant la parole et en lançant diverses campagnes de sensibilisation. Une attitude qui n’a pas plu au président Rodrigo Duterte qui multiplie les provocations à son encontre, allant même jusqu’à parler publiquement de la «stupidité de Dieu». Dans le pays, l'Église est une des seules forces à tenir tete au pouvoir. En réponse à ce climat tendu, les évêques philippins ont lancé une initiative spirituelle du 17 au 20 juillet, axée sur la prière, le jeûne et l’aumône.
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