Église orthodoxe: Moscou et Constantinople discutent de la question ukrainienne
Entretien réalisé par Delphine Allaire – Cité du Vatican
«Il y a les conditions pour espérer que cette rencontre constituera un évènement très positif, en contribuant à l’amélioration des relations entre Constantinople et le Patriarcat de Moscou, et au renforcement des liens inter-orthodoxes en général», expliquait début août l’archiprêtre Nikolay Danilevich, vice-président du Département pour les relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, en amont de la visite.
Au centre des débats se trouve la délicate question ukrainienne. L’indépendance totale de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, à savoir son autocéphalie, sera discutée par les deux parties. Aujourd’hui, l’Eglise orthodoxe ukrainienne est divisée en deux communautés. L’une rattachée à Moscou, l’autre à un Patriarcat de Kiev fondé à la chute de l’URSS, mais non canonique.
Le Patriarche Cyrille de Moscou, lui, ne veut pas se séparer de l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Les raisons sont historiques et symboliques, mais aussi politiques… C’est ce que nous explique, Nicolas Kazarian, chercheur associé à l’IRIS.
La précédente rencontre entre Bartholomée et Cyrille remonte à janvier 2016, durant la synaxe des primats des Églises orthodoxes locales autocéphales, organisée à Chambésy, en Suisse.
L’Église orthodoxe, beaucoup moins centralisée que l’Église catholique, est formée de 14 juridictions ecclésiastiques autocéphales. Le Patriarche de Constantinople est, pour des raisons historiques, considéré comme le chef spirituel de l’orthodoxie, mais le Patriarcat de Moscou constitue de très loin la force la plus importante de l’orthodoxie mondiale sur le plan démographique, puisque sa juridiction concerne plus de la moitié des 300 millions d’orthodoxes que compte le monde.
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