Nicaragua : l’inquiétude du cardinal Brenes après de nouveaux heurts
Cyprien Viet - Cité du Vatican
La crise politique et sociale continue à s’enliser au Nicaragua. Après une semaine relativement calme qui laissait entrevoir l’espoir d’une reprise du dialogue national, de nombreux affrontements se sont produits ce week-end entre la police et des opposants au gouvernement de Daniel Ortega.
Samedi, un homme d’une cinquantaine d’année a été tué en marge d’une manifestation pour la libération des prisonniers politiques. Il y a eu au moins deux blessés.
Interrogé par la presse locale, l’archevêque de Managua, le cardinal Leopoldo Brenes, a une nouvelle fois exprimé sa tristesse et son inquiétude. «Je crois qu’un Nicaraguayen qui décède, de quelque tendance qu’il soit, est toujours une douleur pour le Nicaragua, et ceci est condamnable par tous les Nicaraguayens», a déclaré le cardinal, qui a aussi évoqué le sort des prisonniers, de plus en plus nombreux depuis le début des manifestations.
«Nous regrettons aussi la quantité de personnes qui sont encore dans les prisons. C’est bien triste, a-t-il regretté. Je me souviens toujours que quand j’étais à la prison de Matagalpa, et parfois aussi quand je suis venu au centre pénitentiaire Tipitapa, je regardais les personnes âgées, les épouses, parfois humiliées, avec les enfants en plein soleil… C’est très triste pour les prêtres qui visitent ces lieux. Et maintenant elles viennent dans les centres pénitentiaires pour demander des nouvelles de leur fils emprisonnés. Je voudrais que nous priions pour tout cela, et que nous demandions à notre Bon Dieu que la liberté soit bientôt rendue à ces personnes détenues dans les prisons.»
L'importance de la prière et du soutien spirituel
L’archevêque de Managua a aussi exprimé son espoir d’une reprise du dialogue, en précisant que toutes les institutions internationales qui soutiendraient le retour à la paix sont les bienvenues. Mais il a surtout insisté sur l’importance d’un soutien spirituel au peuple nicaraguayen : «Nous, en tant qu’Église, nous sentons la proximité de la prière de toute l’Église qui chemine en Amérique latine, la conférence épiscopale des États-Unis, tout comme celle de l’Église du Canada ou d’Europe. Tout cela est positif. La présence des institutions sert à chercher le bien, pour que nous puissions sortir de cette situation et construire un pays solide et en paix».
Le cardinal Brenes a enfin invité les journalistes à faire preuve de modération et de nuances dans la couverture de ces évènements, de façon à accompagner un processus de réconciliation plutôt qu’à alimenter les clivages de la société.
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