L'archidiocèse de Catane demande le débarquement des migrants retenus à bord du Diciotti
Marine Henriot - Cité du Vatican
Cela fait maintenant huit jours que 177 migrants sont retenus à bord du Diciotti, le navire des gardes-côtes italiens, dans le port de Catane en Sicile. L’archidiocèse de Catane fait aujourd’hui entendre sa voix et demande «aux autorités compétentes» que les migrants puissent enfin débarquer. L’Église souhaite que l’humanitaire soit la priorité et que les hommes et femmes retenus sur le navire puissent fouler le sol italien. «Nous avons appris avec soulagement qu'il a été permis aux mineurs de quitter le navire. Nous demandons avec insistance qu'il soit permis à tous les autres migrants, hommes et femmes, de quitter le navire et ainsi de mettre fin à la situation dramatique qu'ils sont en train de vivre», est-il précisé dans le communiqué signé par le vicaire général du diocèse.
L'Italie réclame une solution européenne
De son côté, le gouvernement italien refuse de laisser les migrants quitter le navire tant qu’une solution européenne n’est pas trouvée. C’est désormais la nouvelle ligne italienne en matière d’immigration, la péninsule cherche à ramener à zéro le nombre d’arrivée de migrants sur ses côtes.
«Nous attendons que l’Europe, celle des européistes, comme Macron, Merkel ou d’autres leaders, avancent leurs pions. Il y a eu des discussions mais aucun résultat concret avec les autres pays européens et donc nous ne leur faisons pas confiance», a déclaré à Euronews Danilo Toninelli, le ministre des transports. De son côté, le ministre de l’Intérieur et vice-Président du Conseil, Matteo Salvini, a menacé à plusieurs reprises de renvoyer en Libye les migrants du Diciotti si aucune solution n’était trouvée avec l’Union européenne.
Des migrants en otages
De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer les conditions des migrants dans le port de Catane. «Le gouvernement retient en otages 177 êtres humains», a ainsi affirmé mardi l'écrivain antimafia, Roberto Saviano. Trois parquets siciliens (Agrigente, Catane et Palerme) ont ouvert une enquête sur le Diciotti au cours des trois derniers jours, notamment pour associations de malfaiteurs visant le trafic d'êtres humains ainsi que pour séquestration de personnes, le maintien à bord des migrants pouvant être jugé illicite.
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