Abus sexuels: les évêques de France adressent une lettre au Peuple de Dieu
Manuella Affejee - Cité du Vatican
En France, après les lettres aux fidèles de deux archevêques, celui de Paris, Mgr Aupetit, et celui de Strasbourg, Mgr Ravel, c’est au tour de la conférence des évêques de France de s’adresser au peuple de Dieu, dans le sillage de la Lettre du Pape François, datée du 20 août dernier.
Les évêques se disent «profondément affectés» par la succession de sordides révélations d’abus de ces dernières semaines, «tristes et honteux» face à la souffrance «imprescriptible» des victimes de ces «actes atroces». Les méfaits de quelques-uns, «qu’il s’agisse d’actes criminels ou de silences coupables», rejaillissent sur l’Église toute entière et sur ses prêtres. Face au soupçon général qui s’installe, les évêques français désirent réaffirmer leur «soutien» et leur «estime» envers les prêtres de leur diocèse. Ils enjoignent les fidèles à leur manifester leur confiance.
Autre recommandation qui leur est faite : celle de lire attentivement la Lettre au Peuple de Dieu du Pape François et à voir comment la mettre en œuvre. «Nous appelons chaque baptisé, quelle que soit sa responsabilité dans l’Église, à s’engager dans la transformation ecclésiale et sociale» que le Souverain Pontife appelle ardemment de ses vœux.
Une lutte à intensifier
La déclaration rappelle encore le ferme engagement de l’Église de France à lutter contre les abus. Une lutte «toujours à intensifier», et qui nécessite une «attention sans faille, une conversion permanente des mentalités», reconnaissent-ils, en gardant à l’esprit que la souffrance des victimes demeure une priorité absolue. Les écouter «nous a profondément bouleversés et transformés». C’est avec elles que l’épiscopat s’engage à trouver de nouvelles voies de prévention, notamment lors leur prochaine assemblée plénière à Lourdes, à l’automne.
Cette crise sans précédent, et le profond désarroi qu’elle engendre, sont une invitation à réfléchir à la «juste place de chacun», conclut la déclaration. Faisant leur l’appel du Pape, les évêques français invitent encore à «travailler sur la question de l’autorité, partout où elle se pose dans l’Église».
Interrogé par Xavier Sartre, Mgr Benoît Rivière, évêque d’Autun, membre du conseil permanant de la Conférence des évêques de France, revient tout d’abord sur le soutien que l’épiscopat a voulu témoigner aux prêtres, puis sur la décision d’accueillir et d’écouter des victimes d’abus lors de l’assemblée plénière de novembre.
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