Nicaragua: l'Eglise toujours plus dans le viseur du régime
L’opposition au président Daniel Ortega s’est ranimée après 3 jours de grève générale globalement très suivie. Des manifestations ont eu lieu dans tout le pays ces derniers jours. Ce dimanche, des milliers de personnes ont répondu à l’appel lancé par des parents de manifestants emprisonnés, défilant dans les rues de la capitale Managua en brandissant des ballons bleu et blanc, -les couleurs du drapeau national-, demandant la libération des prisonniers politiques.
Un prêtre molesté
L’Eglise catholique reste quant à elle dans le viseur des autorités. Samedi, des inscriptions injurieuses envers l’Eglise et les prêtres ont été retrouvées sur un mur non loin de la cathédrale de Managua.
En outre, le curé de la paroisse de San Miguel de Managua, le père Edwin Román raconte que dimanche, la police anti-émeutes et des sympathisants sandinistes se sont postés devant son église, déclamant allégrement des slogans pro-Ortega à l’aide d’un mégaphone alors qu’il célébrait la messe. Selon l’agence Fides, le prêtre est alors allédemander au nouveau directeur-adjoint de la police nationale, Ramón Avellán, de baisser le volume sonore mais n’a reçu pour toute réponse que coups et insultes. Défendus par les fidèles, le curé a pu finalement retourner dans l’église.
Respect des églises et des célébrations
L’archevêque de Managua et président de la conférence épiscopale, le cardinal Leopoldo Brenes a rappelé que les manifestations des deux parties devaient se tenir de manière pacifique. «Dans plusieurs églises, il y a des personnes qui arrivent avec des hauts-parleurs pour perturber les célébrations », a affirmé le cardinal qui demande avec instance de «respecter» l’eucharistie et la foi des fidèles.
«Prier pour ceux qui nous insultent est un précepte que nous enseigne le Seigneur », a rappelé l’archevêque nicaraguayen, pour qui l’unique chose à faire est donc de «prier pour ceux qui calomnient» et propagent des diffamations. Il faut également «avoir la conscience d’un cœur propre, ne pas porter de haine» et ouvrir son cœur à la présence du Christ. De son côté, l’évêque de Grenade, Mgr Jorge Solórzano Pérez a relaté sur twitter une autre provocation: samedi, en pleine messe, des sympathisants du gouvernement sont entrés dans son église en hurlant. «Je demande, écrit l’évêque, que l’on respecte nos églises et nos célébrations liturgiques».
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