Présidentielle au Brésil : les pistes de réflexion des évêques
Xavier Sartre – Cité du Vatican
La campagne électorale bat son plein au Brésil. Le second tour de la présidentielle se déroulera le 28 octobre prochain. Avant même le premier tour, les positions des uns et des autres se sont radicalisées. La présence du candidat de l’extrême-droite, Jaire Bolsonaro, et du candidat du parti des Travailleurs, Fernando Haddad, se présentant comme successeur de l’ancien président Luis Ignacio Lula da Silva, ont polarisé un électorat fatigué par les affaires de corruption qui touchent l’ensemble de la classe politique.
Dans ce contexte tendu où les actes de violence tant physiques que verbales se multiplient, les évêques brésiliens prennent position ou sont sollicités. Fernando Haddad a rencontré cette semaine le secrétaire général de la conférence des évêques. Mgr Leonardo Steiner lui a présenté les cinq thèmes chers aux catholiques : l’engagement en faveur de la démocratie et les institutions démocratiques, la lutte contre la culture de la violence, l’amélioration des organes de lutte contre la corruption (justice, police fédérale), la protection de l’environnement et l’engagement en faveur de la préservation de la vie.
Dix critères principaux pour choisir son candidat
L’archevêque de Belo Horizonte, dans le nord du pays, a, lui, présenté une dizaine d’orientations et de critères pour aider les fidèles de son diocèse à voter. Mgr Walmor Oliveira Azevedo reconnait que les Brésiliens traversent un «moment grave et délicat» qui nécessite de réfléchir et de prier à la lumière de l’Évangile. Sans indiquer un candidat en particulier, il précise que l’Église ne fait pas de campagne politique.
Au premier rang des préoccupations de l’archevêque, la promotion de la famille et la défense de la vie, de sa conception à sa fin naturelle, ce qui veut dire opposition à l’avortement ou à la peine de mort. Vient ensuite l’attention aux pauvres, en luttant contre les inégalités sociales et toute forme d’exclusion.
Mgr Oliveira Azevedo demande aussi de promouvoir la paix, en combattant les discours de haine et discriminatoires, le respect de la liberté religieuse et de l’État laïc. Il veut aussi promouvoir l’État de droit, garantissant à tous le droit de participer politiquement ou d’avoir accès aux droits socioéconomiques et culturels.
Le poids des derniers scandales
L’archevêque de Belo Horizonte, sans aucun doute marqué par les soubresauts politiques de ces dernières années, depuis la destitution de Dilma Rousseff, aimerait que le prochain président respecte et garantisse l’harmonie entre les différents pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire, s’opposant à tout corporatisme.
La protection de la nature est également à prendre en compte, tout comme le rejet de toute forme d’idolâtrie de l’argent. Sans oublier le respect de toutes les différences qui marquent la société brésilienne, en combattant la violence sous toutes ses formes. Enfin, derniers critères de choix : la lutte contre la corruption et le respect de la Constitution. Deux thèmes qui ont marqué là aussi ces dernières années la vie politique du Brésil.
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