Esztergom-Budapest, un diocèse au cœur de l’empire austro-hongrois
Il était jusqu’à présent recteur de l’Institut pontifical ecclésiastique hongrois de Rome mais secondera désormais le primat de son pays d’origine. Mgr Gábor Mohos est nommé ce 4 octobre évêque auxiliaire du diocèse d'Esztergom-Budapest.
Un nouvel auxiliaire
Mgr Gábor Mohos, 45 ans, a effectué ses études de théologie à l’Université pontificale du Latran dans la ville éternelle après un passage par le séminaire d’Esztergom, du nom de cette ancienne capitale de la Hongrie, du Xème au XIIIème siècle, et située à une cinquantaine de kilomètres de Budapest. C’est d’ailleurs pour cette ville qui accueillie la plus grande basilique d’Europe centrale, la cathédrale Saint-Adalbert, que le jeune hongrois est ordonné prêtre en 1999. Il cumule ensuite les fonctions de vicaire dans diverses paroisses avant de rejoindre le secrétariat général de l’épiscopat hongrois de 2008 à 2018.
1.3 millions de fidèles à Budapest
Aujourd’hui aux côtés du primat de Hongrie et des autres évêques auxiliaires, Mgr Mohos aura la tâche d’administrer le plus important du diocèse du pays, celui d’Esztergom-Budapest, qui rassemble près d’1.3 millions de catholiques sur une population d’un peu plus de 2 millions d’habitants selon l’annuaire pontifical.
L’histoire du diocèse d’Esztergom-Budapest qui renferme aujourd’hui 377 prêtres et 155 paroisses toujours d’après l’annuaire du Vatican a témoigné des mêmes vicissitudes que l’histoire nationale de ce pays qui borde le Danube.
De la Bohême aux influences italiennes
Ainsi, c’est seulement en 1993 que le diocèse fusionne les sièges diocésains d’Esztergom et de Budapest. Auparavant, seul l’archevêque d’Esztergom était détenteur du titre de primat de Hongrie.
Cet archevêché d’Esztergom a donc vu défiler d’illustres figures ecclésiales étroitement liées, entre autres, à la monarchie austro-hongroise ou aux prestigieuses lignées italiennes. L’influence autrichienne était présente dès le XVème siècle avec Mgr Beckenschlager (1435-1489), archevêque d’Esztergom mais aussi de Salzbourg sous le nom de Johann III. Né en Wroclaw en Silésie dans la Pologne actuelle, alors partie prenante de la couronne de Bohême, Mgr Beckenschlager est un bon exemple de ces influences croisées d’Europe centrale auxquelles vinrent s’ajouter un soupçon d’italianité par l’intermédiaire de son successeur, le cardinal Hippolyte Ier d’Este.
Ce dernier, nommé archevêque d’Esztergom en 1504, était un cardinal italien issu de la dynastie la plus importante et durable d’Italie, originaire de Padoue, la famille d’Este. C’est d’ailleurs l’un de ses descendants, issu de la branche autrichienne de la famille liée aux Habsbourg-Lorraine, Mgr Charles Ambroise d’Autriche-Este, qui est également élu archevêque d’Esztergom et primat de Hongrie, trois siècles plus tard en 1808.
Mgr Simor, à l’apogée de la double couronne austro-hongroise
Enfin, parmi les archevêques notables d’Esztergom, l’on relève aussi Mgr János Simor qui présida la messe du couronnement du couple impérial formé par François-Joseph et Elisabeth d’Autriche. La cérémonie, accompagnée des notes mélodieuses du compositeur romantique Franz Liszt, les éleva en l’église Notre-Dame-de-l'Assomption de Budavár (actuelle Budapest) au rang de roi et de reine de Hongrie, le 8 juin 1867.
Mgr Simor participât aussi au concile de Vatican I en 1869-1870, s’opposant au dogme de l'infaillibilité papale. Il était également confesseur de la famille Metternich-Sandor, du nom des descendants de l’illustre artisan du Congrès de Vienne, le prince et diplomate patenté, Klemens von Metternich.
Le saint protecteur du diocèse d’Esztergom-Budapest est saint Adalbert de Prague (955-997).
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