Des évêques soudanais et sud-soudanais aux chevets des réfugiés
Claudia Valenti - Marine Henriot - Cité du Vatican
Les évêques du Soudan et du Soudan du Sud prennent à coeur les mots du Pape François. Lors de leur visite Ad Limina en septembre dernier, le Saint-Père les avait invité à avoir une attention toute particulière pour leurs millions de citoyens réfugiés. Il y a quelques jours, une délégation d’évêques s’est ainsi rendu dans le camp de réfugiés de Bidi Bidi, dans l'extrême nord ouest de l’Ouganda.
Un des plus grands camps au monde
282 000 déplacés sur 230 kilomètres carré. Bidi Bidi, perché entre l’Ouganda et le Soudan du Sud, est un des plus grands camps au monde. La majorité des déplacés fuient la guerre civile du Soudan du Sud. Les évêques du Soudan et de son voisin du sud veulent montrer aux réfugiés qu’ils ne sont pas seuls, «Nous sommes allés encourager notre peuple à garder l’espérance», nous témoigne Père James Oyet Latansio, secrétaire général du Conseil des Eglises du Soudan du Sud, «L’espérance est la dernière chose qui meurt».
«Père, nous n'avons rien à manger»
Sur place, les corps sont émaciés, les réfugiés manquent des biens les plus essentiels. «J’étais sur le point de pleurer en voyant ces jeunes qui venaient me dire “Père, achète-nous quelque chose, nous n’avons rien à manger, nous manquons de tout”», continue le Père Latansio, affecté. Frappés par la situation dramatique, les évêques ont planifié une série d'interventions et appelé des politiciens à leur responsabilité, de sorte que l'accord de paix signé il y a à peine un mois soit appliqué et que le Soudan du Sud retrouve la tranquillité qui permettrait à des millions de personnes de retrouver le chemin de leurs maisons.
Malgré un accord de paix signé entre les deux frères ennemis, Salva Kiir et Riek Machar, le 12 septembre dernier dans la capitale éthiopienne, la population continue de fuir le plus jeune pays du monde: depuis 2013, 2.5 millions de personnes ont quitté leur pays.
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