Au Nigeria, l'inquiétude des responsables chrétiens
Marine Henriot - Cité du Vatican
Au Nigeria, les responsables chrétiens s’inquiètent de la violence envers les familles d’agriculteurs chrétiens, principalement envers les femmes, enfants et personnes âgées, rapporte l’agence Fides. Selon l’Association chrétienne du Nigeria dans l’Etat du Plateau dans le centre du pays, depuis janvier, près de 6000 personnes ont été brutalement mutilées et tuées lors d’incursions nocturnes perpétrées par des éleveurs armés d’ethnie Foulani. «Ce qui arrive actuellement dans l’Etat du Plateau et dans d’autres Etats nigérians doit être bloqué immédiatement», affirment les responsables chrétiens, qui exhortent le gouvernement nigérian «à bloquer cet épanchement de sang insensé et cruel et à éviter l’état de complète anarchie dans lequel les personnes sont contraintes à se défendre par elles-mêmes».
Tensions religieuses et territoriales
A la fin du mois de juin, des agriculteurs, pour la plupart chrétiens, des environs de la ville de Jos, ont fait face à une vague d’attaques d’éleveurs d’ethnie Foulani. Plus récemment, la semaine dernière, 13 personnes ont été tuées lors d’affrontements entre agriculteurs et bergers nomades. Selon l’ONG Intersociety, 2 000 agriculteurs chrétiens auraient été tués en 2018 au Nigeria tant par des éleveurs Foulanis que par les radicaux islamistes de Boko Haram.
L’origine des affrontements n’est pas que religieuse. Dans un pays où devraient vivre 411 millions de personnes en 2050 selon l’ONU, les paysans se battent pour la répartition des terres. Une situation déjà critique, aggravée par le dérèglement climatique. Dans le centre du Nigeria, se retrouvent bergers peuls nomades venus du Nord à la recherche de pâturages fertiles pour leurs troupeaux, et agriculteurs sédentaires venus du Sud, cherchant de nouvelles terres à cultiver pour subvenir aux besoins de la population.
Des tensions aggravées dans cette période électorale, pouvoir et opposition viennent de désigner leurs candidats qui s’affronteront lors de la présidentielle de 2019.
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