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Le cardinal Béchara Boutros Raï, le 15 octobre 2018 au Vatican Le cardinal Béchara Boutros Raï, le 15 octobre 2018 au Vatican  

Les patriarches et évêques du Liban soucieux de la stabilité du pays

La 52e session de l’Assemblée des patriarches et évêques catholiques au Liban (APECL) a débuté mercredi 14 novembre dans la ville de Bkerké, au nord de Beyrouth. Les travaux de l’Assemblée se tiennent à huis clos jusqu’à ce vendredi. Le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales et président de la Réunion des Organisations d'Aide pour les Églises orientales (ROACO), est intervenu lors de la première journée. Le sort des chrétiens et de l’ensemble de la population était au centre des discours.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Une pauvreté croissante de la population en raison de la crise économique et de conditions de vie précaires, l’augmentation du chômage et du coût de la vie, des tensions sectaires ravivées qui influent sur les choix politiques et l’orientation des institutions nationales : en quelques mots, telles  sont les caractéristiques du climat libanais actuel décrites par le cardinal Béchara Boutros Raï, patriarche d’Antioche des maronites, dans son discours d’ouverture de la session ordinaire de l’Assemblée des patriarches et évêques catholiques du Liban. Mgr Joseph Spiteri, nonce apostolique au Liban, était présent à cette séance du 14 novembre.

Les Églises libanaises inquiètes pour la population

«Aujourd’hui le pays n’est plus gouverné par des milices armées, mais par des milices politiques, un fait inacceptable», a dénoncé le cardinal Raï. Le Liban a pourtant «un rôle et une mission» à accomplir dans la région grâce à sa situation géographique et sa structure politique. Le pays, dont le patrimoine est à «sauvegarder et faire fructifier», représente «un facteur de stabilité et un témoignage pour tous», a souligné le patriarche d’Antioche des maronites.

Les menaces, a-t-il fait remarquer, «viennent du dehors» et «pèsent sur le bon fonctionnement des institutions». Par conséquent, «la personne ne compte plus pour sa valeur intrinsèque mais pour son appartenance à une religion, à un parti». Cela fait longtemps que l’Église du Liban dénonce cette grave situation politique et sociale, qui s’est détériorée depuis la guerre en Syrie voisine. Dans ce contexte, a conclu le cardinal Raï, les Églises doivent défendre le peuple, en particulier les pauvres et les opprimés, et faire tout leur possible pour défendre les principes constitutionnels et démocratiques et le patrimoine culturel.

Les travaux de l’assemblée sont aussi consacrés au thème de l’enseignement du catéchisme comme partie intégrante de l’évangélisation.

Trop peu d’actions en faveur des chrétiens du Moyen-Orient

À cette première journée de la 52e session de l’APECL est aussi intervenu le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales et président de la ROACO. Les membres de la ROACO et son président effectuaient en effet un voyage de cinq jours au Liban à l’occasion du 50e anniversaire de cet organisme. «Nous avons eu l’occasion, et nous l’aurons encore, de visiter les réalités concrètes de la vie de vos communautés au cours de quelques jours, mais il était juste de commencer par une rencontre comme celle-ci. Nous sommes des pèlerins qui rendons grâce pour cinquante ans de vie comme agences qui composent ensemble la ROACO», a-t-il d’abord expliqué à l’assemblée. «D’un côté beaucoup de discours sont prononcés en faveur de la présence des chrétiens au Moyen-Orient, mais peu d’actions concrètes suivent au niveau de la politique internationale», a poursuivi le cardinal Sandri.

Un fonctionnement transparent

Le président de la ROACO a souligné que les agences membres veulent «faire en sorte que la charité soit bien accomplie. En d’autres termes, qu’elle soit menée dans la transparence, avec des comptes rendus donnés aux donateurs, en suivant un critère authentiquement ecclésial, au service de tous et pas seulement de ceux qui sont les plus entreprenants dans la prise de contact et cultivant de bonnes relations». Il a enfin souhaité que «toutes les Eglises maintiennent leur présence et leur adhésion à la Caritas, une réalité toujours perfectible, mais qui ces dernières années a été sur le front de l’aide à beaucoup de personnes».

Avec L’Osservatore Romano

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16 novembre 2018, 18:34