Nigéria: les quatre prêtres enlevés ont été libérés
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Les quatre prêtres enlevés mardi ont finalement été relâchés en fin de semaine suite à une opération de police.
Lors de leur enlèvement, alors qu'ils venaient de participer à une rencontre célébrant le dixième anniversaire de leur ordination sacerdotale et se trouvaient sur le chemin du retour, des hommes armés étaient sortis de la brousse et ont ouvert le feu contre la voiture dans laquelle se trouvaient plusieurs prêtres. Certains avaient été blessés, d’autres étaient parvenus à s’enfuir ; quatre avaient été enlevés : le père Victor Adigboluja (diocèse d’Ijebu Ode), le père Anthony Otegbola (diocèse d’Abeokuta), le père Joseph Ediae (archidiocèse de Benin City), et le père Obadjere Emmanuel (diocèse de Warri). Les évêques nigérians avaient demandé aux fidèles de prier pour la libération des prêtres.
Une série d’enlèvements
Ce rapt était survenu après l’enlèvement d’autres religieux catholiques dans la même région. Dans l’État du Delta, au sud du Nigéria, cinq religieuses Missionnaires de Marthe et Marie ont en effet été enlevées le 25 octobre dernier. Elles aussi étaient alors à bord d’une voiture. Les malfaiteurs ont ouvert le feu à plusieurs reprises pour bloquer le véhicule des religieuses, et au moins deux d’entre elles ont été atteintes aux jambes. Ils se sont ensuite éloignés, emmenant avec eux cinq religieuses dont on est toujours sans nouvelles.
Un prêtre appartenant au même diocèse que ces religieuses a quant à lui été enlevé à deux reprises : le père Andrew Anah, curé de la Paroisse du Sacré-Coeur d’Obomkpa, a été enlevé une première fois en 2017 pour être libéré quelques jours plus tard, avant de l’être à nouveau le 5 juin dernier. Il a ensuite été relâché au début du mois de juillet.
En 2018, pas moins de neuf prêtres ont été enlevés à des fins d'extorsion dans l’État du Delta.
La réaction du père Alumuku
Après l'annonce de la libération des quatre prêtres, le père Patrick Alumuku, directeur de la communication de l’archidiocèse d’Abuja, a été interrogé par la section italienne de Vatican News:
Comment avez-vous accueilli la nouvelle de la libération ?
C’est une belle nouvelle pour tout le pays, parce que nous étions très préoccupés pour ces quatre prêtres de différents diocèses qui, en revenant d’une célébration, avaient été enlevés. Il y avait beaucoup de tristesse dans tout le pays, mais maintenant nous sommes heureux.
Les quatre prêtres ont été enlevés par des hommes armés près d’Abraka. Dans quelle zone se trouve cette localité ? Vous vous êtes faits une idée du mobile ?
C’est une zone du sud-est du pays, où il y a le pétrole et où il y a beaucoup de bandits. Dans cette zone nous avons eu au cours de la dernière année l’enlèvement de plus de dix sœurs et d’environ dix prêtres. Il y a seulement deux mois, un prêtre a été enlevé et ensuite libéré, mais trois jours après il est décédé peut-être à cause des mauvais traitements reçus.
La population, les chrétiens, comment réagissent-ils à ces violences ? Il y a de la peur, il y a une demande de sécurité au gouvernement ?
C’est un moment de préoccupation parce que ces enlèvements continuent. Nous ne suspectons personne en particulier, mais la demande que nous faisons est celle-ci : pourquoi toujours les prêtres ? Et si nombreux ? Nous savions que dans le Nord du pays, dans certains endroits il y avait les extrémistes musulmans et que tous ceux qui étaient enlevés et ensuite libérés disaient que les ravisseurs parlaient la langue des haoussas ou des peuls (appelés aussi les “fulanis”). Les musulmans parlent majoritairement ces langues. Donc il y a ces suspects, mais dans le sud nous ne savons pas vraiment qui sont les coupables. L’Église nigériane est très préoccupée par cette situation, dans laquelle de nombreux prêtres et sœurs ont été enlevés dans différents endroits au cours de la dernière année.
Avec Fides
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici