L’épiscopat chilien collabore avec l’État dans la lutte contre les abus sexuels
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
«Qu’aurait fait Jésus à notre place dans la réalité actuelle de l’Église et du pays ?» : telle est la question qui a orienté les travaux de la Conférence épiscopale du Chili au cours de cette 117e assemblée plénière.
Une collaboration avec le Parquet national
Pendant quatre jours, les évêques ont surtout dialogué «sur les conséquences de la crise provoquée par les graves délits d’abus sexuels contre des mineurs et des adultes vulnérables commis par des personnes consacrées», lit-on dans le communiqué final publié vendredi.
L’assemblée s’est penchée sur la «Déclaration, décisions et engagements des évêques de la Conférence Épiscopale du Chili» du 3 août dernier, pour effectuer un suivi des résolutions adoptées. Elle a aussi étudié, en présence de représentants de l’État, «le projet d’accord de collaboration mutuelle entre le Parquet et les entités de l’Église, pour l’enquête sur les délits d’abus sur mineurs commis par des clercs». Les évêques doivent «formaliser cet accord» et débuter sa mise en application «dans les prochaines semaines».
À l’écoute du Christ souffrant
Dans ce communiqué, l’épiscopat chilien s’adresse longuement au peuple de Dieu, se montrant compréhensif devant l’indignation suscitée par le scandale des abus sexuels. «Nous acceptons et nous accueillons les justes critiques, qui nous aident à améliorer notre service pastoral», reconnaissent les évêques. «Il n’y a jamais de quelconque justification devant le crime que constitue l’abus sexuel sur des garçons, des filles, des adolescents et des adultes vulnérables», ajoutent-ils.
Depuis le mois d’août, les évêques chiliens ont déjà pris le temps de «sérieusement écouter, accueillir et découvrir les chemins pour accompagner les victimes qui ont voulu se réunir avec nous. C’étaient des moments de rencontre avec le visage souffrant du Christ et de grand apprentissage», expliquent-ils.
Inquiétude face à la violence
Par ailleurs, le communiqué final fait part de l’inquiétude des évêques chiliens face à la situation sociale du pays. Des tensions et des violences, en particulier dans des «établissements d’éducation», devraient «remettre en question l’accompagnement que nous apportons aux nouvelles générations», estiment les prélats. Ils se disent également déconcertés par le fait «que certains frères migrants n’aient pas trouvé de moyen de commencer une nouvelle vie dans notre pays, et qu’ils aient dû retourner sur leur terre d’origine».
On apprend aussi qu’une troisième Assemblée Ecclésiale Nationale se tiendra en mai 2020 dans le pays, afin de poser «les fondements de nouvelles orientations pastorales pour l’Église du Chili».
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