Le Patriarcat latin dénonce la confiscation de ses terres par Israël
Manuella Affejee- Cité du Vatican
C’est par un communiqué laconique publié sur son site internet que l’Eglise latine en Terre Sainte affirme son opposition à la décision de l’armée israélienne : «le Patriarcat est en train d’examiner les différents aspects de cette décision afin d’y répondre de la manière qui convient, de façon à la contester et pour mettre fin aux dommages ultérieurs». Le Patriarcat a été informé de cette mesure par un courrier daté du 27 novembre.
Une confiscation illégale
Tsahal s’est ainsi approprié plusieurs hectares de terrains, situés dans les environs de deux villages palestiniens, - Tayasir et Bardala-, au nord de Naplouse. L’armée israélienne invoque «des nécessités militaires», les terres concernées bordant un de ses camps, récemment restructuré.
Interrogé par l’agence Asianews, Mgr Giacinto Boulos Marcuzzo, vicaire patriarcal pour Jérusalem et la Palestine, s’insurge contre une appropriation indue et contraire au droit international. La vallée du Jourdain se trouve en Cisjordanie; la fertilité de ses terres, ses ressources hydriques et sa position stratégique en font un atout de premier choix. Depuis plusieurs années, Israël a accru son contrôle sur une grande partie du territoire, et favorisé l’installation de plusieurs colonies agricoles illégales.
Impuissance face à l’impunité
Le vicaire patriarcal pointe la menace que cette confiscation fait planer sur les dizaines de familles vivant aux alentours ; elles pourraient elles-mêmes se voir dépossédées de leurs terres au nom de ce même prétexte sécuritaire. Mgr Marcuzzo s’inquiète également des conséquences néfastes des exercices de l'armée sur la santé des populations : «dans les villages de la zone, on parle de nombreux décès dus aux explosions et aux poussières contenues dans les armes utilisées» durant les manœuvres militaires.
L’évêque italien ne cache pas son amertume : le Patriarcat continuera de protester, mais «nous avons les mains liées et nous ne pouvons rien faire» face à l’impunité dont jouit l’armée israélienne, qui fait prévaloir «la sécurité nationale» au-dessus de toute autre considération. «Nous sommes face à une évidente violation des droits des personnes, conclut-il, et c’est cela le plus grave».
Dénonciation du Grand Mufti de Jérusalem
Le Grand Mufti de Jérusalem a également fait part de son indignation. Pour le Sheikh Mohammad Ahmad Husayn , cette confiscation opérée par Israël constitue un «acte prédateur visant à accroitre l’occupation des territoires palestiniens». Le haut responsable musulman en appelle aux leaders mondiaux, afin de stopper cette «politique du fait accompli» qui fait fi des résolutions internationales.
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