Les évêques italiens placent Noël 2018 sous le signe de l’accueil
En ces jours «de grâce, de lumière et de salut», où «l’adoration du mystère de l’Incarnation prévaut», les évêques italiens signent un message empreint d’espérance pour le Noël 2018, et l’année à venir.
Assumer ses responsabilités
Signée de la main du président de la Conférence épiscopale italienne, le cardinal Gualtiero Bassetti, la lettre des évêques italiens revient sur les «énormes ressources et le potentiel» de l’Église italienne. L’épiscopat de la péninsule se réjouit de «tous les signes de bonté» qui irriguent l’Italie.
«C’est pourquoi nous demandons la grâce de ne pas nous attarder sur les retards et les ombres, mais de s’en saisir d’une part, comme un appel à assumer pleinement nos responsabilités et, d’autre part, de savoir comment les confier à ceux qui viennent partager notre histoire et font une histoire de salut», écrivent les évêques.
Un Noël pauvre, un Noël vrai
Au sud de la Botte, les évêques siciliens ont, eux, livré un message plus politique. Ils soulignent le «travail de charité» de l’Église sicilienne envers les Italiens de la région, durement frappée par la crise économique, mais aussi tous les migrants, «nouveaux pauvres», qui arrivent sur ses côtes.
«L’amour des pauvres est un passage obligé pour le témoignage chrétien: Noël ne sera vrai que si l’on accueille», affirment-ils, faisant par ailleurs allusion au Pacte mondial sur les migrations adopté à une très large majorité par l'Assemblée générale des Nations unies, mercredi 19 décembre.
Dénonciation de la politique migratoire italienne
Autre mention politique, celle au récent décret-loi sur la sécurité et l’immigration, adopté le 29 novembre dernier par le Parlement italien. Ce texte durcit entre autres la politique italienne en matière d'immigration. Il remplace les permis de séjour humanitaires, actuellement octroyés à 25 % des demandeurs d'asile et d'une durée de deux ans, par divers autres permis, comme «protection spéciale», d'une durée d'un an, ou «catastrophe naturelle dans le pays d'origine», d'une durée de six mois, entre autres.
«Paradoxalement, alors que sont célébrés ces jours les 70 ans de la Déclaration universelle des droits de l'homme, ce décret met de nombreux enfants de Dieu en grave insécurité, à commencer par les plus faibles», tancent les évêques, dénonçant une simplification extrême de problèmes complexes et la création de climats émotionnels à l’opposé de toute cohésion ou idée d’intégration intelligente.
Le Sud de l’Italie engagé
Le sud de l’Italie dans son ensemble prend à bras le corps la question de la migration. En Calabre, par exemple, un cimetière dédié aux migrants victimes de naufrages va bientôt voir le jour. Le chantier du premier cimetière international pour les migrants s’est ouvert à Tarsia dans la province de Cosenza. La vocation d’un tel lieu: doter les victimes des naufrages d’une certaine dignité.
Effacer l’inhumanité
«Même si nous en parlons moins, les naufrages se poursuivent, et de nombreux migrants pauvres, sans visage et sans nom, sont enterrés dans des petits cimetières perdus. Toute référence à leur identité, toute possibilité de mémoire leur est effacée», déplore ainsi Franco Corbelli, président du «Mouvement pour les droits civils», un groupe politique et humanitaire à l’origine de l’initiative.
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