Les patriarches d'Orient veulent aider les jeunes à rester sur leur terre
Manuella Affejee- Cité du Vatican
C’est un signe fort de solidarité que les patriarches ont voulu donner en se réunissant en Irak pour la première fois. C’est aussi un message clair qu’ils ont envoyé aux responsables politiques du pays, que ce soit lors de la rencontre avec le tout nouveau président, Barham Saleh, ou celle avec le Premier ministre, Adel Abdel Mehdi. Les deux visites ont permis d’évoquer des thèmes propres à l’Irak et à toute la région, notamment «l’égalité des ressortissants du même pays en matière de droit et de devoirs sur la base de la citoyenneté, le retour des déplacés, ainsi que l’instauration de l’Etat civil, l’Etat de droit et des institutions». Les discussions ont également permis de réaffirmer que les chrétiens étaient bel et bien une «composante fondamentale de l’Irak».
Eradiquer la pensée obscurantiste de Daech
Dans leur communiqué final, publié il y a seulement quelques jours, les patriarches font un tour d’horizon de leurs pays respectifs. Ils s’attardent sur la situation en Irak et en Syrie, tous deux martyrisés, terrassés par des années de guerre et de violences. S’ils saluent une «atmosphère positive» en Irak suite aux dernières élections, ils n’insistent pas moins sur la nécessité d’éradiquer la «pensée obscurantiste de Daesh» qui nourrit encore certains discours et influent sur les esprits. Ils exhortent les responsables politiques et civils à travailler de concert pour la renaissance du pays. Même appel aux dirigeants de la Syrie, appelés à œuvrer pour le retour des déplacés et réfugiés, essentiel à la reconstruction de l’unité nationale.
Soutien au peuple palestinien
Le communiqué parle aussi des défis du Liban, de l’urgence de remettre l’Etat sur les rails, de la Jordanie où prévaut la stabilité, de l’Egypte, qui restera pour les patriarches «le modèle de l’ouverture et de la résistance en face de tout extrémisme», nonobstant la violence qui s’abat de manière récurrente sur les coptes. Les patriarches orientaux réaffirment aussi leur solidarité avec le peuple palestinien ; ils réclament de la communauté internationale qu’elle reconnaissance l’Etat de Palestine, et redisent leur ferme opposition à la proclamation de Jérusalem capitale de l’Etat d’Israël, 1 an après la décision prise par Donald Trump de transférer l’ambassade américaine dans la Ville sainte.
Mais les leaders religieux s’adressent surtout aux jeunes de leurs pays, à qui était consacrée cette 26e réunion dans le sillage du synode d’octobre, leur faisant une promesse : celle de rester à leurs côtés, et de travailler avec eux, pour qu’ils puissent résister et rester sur leur terre.
La prochaine réunion des patriarches catholiques orientaux aura lieu en Egypte, en novembre 2019.
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