40 ans de la chute des Khmers rouges: témoignage du père François Ponchaud
Entretien réalisé par Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Ce lundi 7 janvier le stade olympique de Phnom Penh était plein à craquer: plus de 50 000 personnes rassemblées pour une cérémonie célébrant les quarante ans de la chute du régime des Khmers Rouges. Un grand défilé et des danses traditionnelles avaient lieu devant des invités triés sur le volet.
Le 7 janvier 1979, l’armée vietnamienne entrait dans la capitale cambodgienne pour chasser Pol Pot et ses hommes qui se réfugieront dans le maquis. Pendant quatre ans, les Khmers rouges instaureront un régime de terreur dans le pays, vidant les villes, massacrant les opposants, «rééduquant» les récalcitrants.
Folie meurtière
Le génocide attribué au «Kampuchea démocratique» -le nom du régime khmer rouge- fit près de 2 millions de morts, soit le quart de la population du pays. Aux côtés des Vietnamiens qui entrent dans Phnom Penh en janvier 1979, figure Hun Sen, ancien khmer rouge ayant fait défection, et protégé du régime de Hanoï. Il sera installé au pouvoir par le régime vietnamien en 1985 et est toujours à la tête du pays, qui a jeté ses opposants en prison ou les a contraint à l’exil. Organisée par son pouvoir, la cérémonie de lundi, où des colombes ont été lâchées en signe de paix était aussi une manière de vanter son héritage et d’apparaître comme le «pacificateur» d’un pays encore meurtri par son passé khmer rouge.
Un témoin privilégié
Arrivé au Cambodge en 1965 grâce à la Société des Missions Étrangères, le père François Ponchaud, bientôt 80 ans, vit toujours au pays. S’il a dû fuir Phnom Penh en 1975 pour échapper à la folie des Khmer Rouges, il reste un témoin privilégié de cette époque. Il sera l’un des derniers occidentaux à évacuer la capitale. En 1977, il publie un livre au succès mondial, «Cambodge, année zéro», qui révèle les crimes sanglants du régime en place.
Revenu dans le pays au début des années 1990, le père Ponchaud poursuit son travail pastoral près des plus démunis. Outre sa paroisse, il a créé un réseau d’école et de canaux d’irrigation. Il a obtenu la nationalité cambodgienne en 2014.
Le père Ponchaud nous raconte l’arrivée des Khmers rouges à Phnom Penh, et l’héritage de cette histoire dans un pays qui s’est profondément transformé ces vingt dernières années.
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