Espagne: les évêques andalous s’engagent pour les migrants mineurs isolés
Les évêques andalous, premiers concernés par la tragédie migratoire qui touche de plein fouet leur région, la plus peuplée du royaume espagnol.
Porte d’entrée européenne
Plus de 51 000 personnes sont arrivées en Andalousie à bord de bateaux d'Afrique du Nord sur un total de 56 480, selon les données compilées par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au 31 décembre 2018. Ce chiffre place la communauté autonome au premier rang des destinataires de l'immigration clandestine dans le pays, car la fermeture des frontières en Grèce ou en Italie a multiplié le nombre d'immigrés accédant par le sud de l'Espagne.
En 2018, l’Espagne comptait 5,9 millions d’immigrés, soit 12,7% de sa population – contre 6,2 millions et 13,4% en 2010, qui fut une année record.
Pour affronter ce phénomène migratoire, le gouvernement espagnol avait débloqué, à l’été 2018, 40 millions d’euros afin de permettre aux régions de renforcer leurs structures d’accueil. Près de 70% de ces fonds étaient destinés à l’Andalousie.
Essentiellement des mineurs isolés marocains
Parmi ces migrants, près de 12 500 sont mineurs et non accompagnés, selon la secrétaire d’Etat aux affaires sociales, Ana Lima, au Monde, en décembre.
À 93 %, ce sont des garçons et, dans plus de 80 % des cas, des Marocains âgés de 16 à 18 ans. Une situation qui préoccupe les évêques de Séville, Grenade, Alméria, Cadiz et Ceuta, Courdou, Guadix, Huelva, Jaen, Asidonia-Jerez, et Malaga.
Les incitations de l’Église
Dans leur communiqué conclusif à leur assemblée ordinaire du 23 janvier, ils pointent ces différents défis: «les tragédies mortelles sur les côtes andalouses, la situation des mineurs non accompagnés, la traite des personnes, et l’augmentation du rejet et du racisme».
Ces problèmes appellent «l’engagement de toute la société et de l’Église», plaident-ils, saluant déjà l’implication des paroisses, des Caritas locales, des congrégations et organisations religieuses diverses en ce sens.
«Les migrants sont des personnes dont la dignité et les droits sont strictement égaux aux autres», affirment, catégoriques, les dix évêques du sud de l’Espagne.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici