Avant la présidentielle, les évêques nigérians dénoncent les «ruses électorales»
Un acte «digne d’une dictature» et «antidémocratique», a réagi l’opposition à l’annonce de la suspension de Walter Samuel Nkanu Onnoghen, critique notoire du pouvoir et président de la Cour suprême.
Faire pression avant les élections
Sachant que l’institution a le pouvoir de régler d’éventuels litiges liés aux résultats des votes, les détracteurs du gouvernement accusent le président Buhari, candidat à sa réélection le 16 février prochain, «de faire pression» sur un organisme gouvernemental.
Le président Buhari a nommé à la tête de la Cour suprême, président par intérim, Ibrahim Tanko Muhammad, un juge issu du Nord du pays tout comme lui. Il est d’ailleurs régulièrement accusé par ses opposants de favoriser les musulmans issus de sa région aux postes clé: sécurité, renseignements, commission électorale.
Muhammadu Buhari justifie sa décision par un supposé laxisme de Walter Onnoghen, ainsi que par son procès pour corruption; procès jugé «inconstitutionnel» par l’opposition.
Selon la Constitution nigériane, le président ne peut renvoyer le plus haut magistrat qu'avec l'approbation des 2/3 du Sénat. C’est pour cela que Walter Onnoghen n'a pas été renvoyé, mais «suspendu» par le chef de l'État.
Les évêques inquiets de la crédibilité du vote
Dans ce contexte agité politiquement, l’épiscopat nigérian a appelé en marge de son assemblée, «tout citoyen honnête à ne pas nuire à la crédibilité des élections». Les évêques espèrent ainsi qu’ «aucune incitation financière», ni «ruse électorale» ne viendra perturber le bon déroulement du vote du 16 février. Ils comptent désormais sur la commission électorale indépendante. «Les espoirs d'élections libres et convenables au Nigeria reposent maintenant sur la neutralité de cette commission», ont-ils affirmé.
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