Mgr Gudziak, évêque des gréco-catholiques ukrainiens à Paris, s’envole pour Philadelphie
C’est un retour dans son pays natal. Si Borys Gudziak a été ordonné prêtre pour le diocèse de Lviv en Ukraine, c’est aux États-Unis dans la ville de Syracuse qu’il est né et qu’il a grandi. Ce lundi 18 février, le Pape François l’a nommé à Philadelphie en tant qu’archevêque métropolitain des Ukrainiens.
Recommandé par le synode des évêques de l’Église gréco-catholique ukrainienne, Mgr Borys Gudziak était depuis 2012 administrateur apostolique de l’éparchie, c’est-à-dire du diocèse, de Saint Vladimir-le-Grand pour les fidèles ukrainiens de rite byzantin résidant en France. Mgr Gudziak sera remplacé provisoirement à Paris par Mgr Hlib Lonchyna, évêque de l’éparchie de la Sainte-Famille à Londres.
Le nouveau métropolite et archevêque sera intronisé dans la cathédrale de l’Immaculée Conception de Philadelphie le 4 juin 2019. Avec quatre diocèses et 67 000 fidèles, l’archiéparchie de Philadelphie est la métropole de toute l’Amérique du Nord pour l’Église ukrainienne.
De nouveaux défis au service de la diaspora
Ce n’est pas sans regrets que le polyglotte à la personnalité chaleureuse quitte Paris et ses fidèles. «Servir en France, au Benelux et en Suisse n’a pas été pour moi, juste une responsabilité ecclésiale. Cela a été une vie en communion avec Dieu et son peuple. On ne peut pas si simplement tourner le dos à de telles expériences … », déclare-t-il dans un entretien accordé à L’Œuvre d’Orient. Mais l’ancien étudiant d’Harvard et de l’université pontificale urbanienne de Rome est aussi confiant, prêt à se mettre à l’écoute. «Les États-Unis d’Amérique constituent un modèle sociopolitique remarquable, bien que non sans faille, inimaginable sans principes et notions bibliques. C’est un pays qui, à bien des égards, déclare encore : “Nous avons confiance en Dieu”» affirme-t-il.
Interrogé sur les scandales révélés en Pennsylvanie notamment et les difficultés que connait l’Eglise américaine aujourd’hui, Mgr Borys Gudziak propose une réponse pleine de lumière : « Les abus sexuels sur les jeunes, voire sur qui que ce soit, dans l’Église et à l’extérieur, est un grand scandale de notre temps. Les souffrances des victimes sont indicibles. C’est une crise spirituelle. Le problème est un profond manque de vertu. Nous avons besoin de conversion, d’un retour aux sources. (…) J’espère que l’Église se purifiera pour pouvoir continuer à être le chef de file dans la lutte pour la dignité et la sécurité de toutes les personnes vulnérables tout au long de leur vie, de la conception à leur mort naturelle. »
Un message qui résonne d’une manière toute particulière à la veille de la rencontre mondiale pour la protection des mineurs organisée par le Pape François. «C’est douloureux, mais au final, la vérité génère l’espoir», conclut Mgr Gudziak.
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