En Inde, l’Église du Kerala affiche sa tolérance zéro sur les abus
À l’approche de la Rencontre pour la protection des mineurs au Vatican (du 21 au 24 février 2019), l’Église du Kerala ( État du littoral méridional indien) a émis plusieurs lignes directrices à destination de ses paroisses, instituts scolastiques ou religieux, diffusées dans les pages du quotidien national The Indian Express, le 6 février.
Des prêtres immédiatement réduit à l’état laïc
Le Conseil des évêques catholiques du Kerala (Kcbc) stipule ainsi l’obligation de signaler aux autorités civiles tous les cas de violences sexuelles, de coopérer dans les enquêtes judiciaires, et d’éviter tout contact physique inapproprié avec des mineurs, dont «des voyages de nuit en compagnie d'enfants ou la prise de photos lorsqu'ils sont déshabillés ou habillés». Les évêques de la région proposent aussi la réduction immédiate à l’état laïc des prêtres ou des membres du clergé coupables de violences sexuelles.
«Un crime et un péché grave»
L’épiscopat rappelle ainsi un principe spirituellement fondamental de l’Église: «L'exploitation et les abus sexuels sur mineurs ou adultes vulnérables sont des crimes et des péchés graves».
Une position ferme et claire qui répond en partie à l’affaire impliquant Mgr Franco Mulakkal, ancien évêque de Jalandhar (État du Pendjab à la frontière pakistanaise), qui avait fait l’objet d’une enquête pour viol répété d’une religieuse – treize fois entre 2014 et 2016. Mgr Mulakkal, qui niait ces accusations, a été démis de fonctions administratives diocésaines par Rome.
Le Pape dénonce les abus sur religieuses
Lors de sa conférence de presse à bord du vol papal, de retour d’Abu Dhabi, mardi 5 février, le Pape François a évoqué les abus sexuels dont sont victimes les religieuses. Il répondait à une question sur un article publié par le mensuel féminin de l’Osservatore Romano, lequel dénonçait lesdits abus.
«J’oserais dire que l’humanité n’a pas encore mûri: la femme est considérée comme quelqu’un de ‘seconde classe’. Partons de cela: c’est un problème culturel», qui ouvre ensuite la voie aux féminicides, a déploré l’évêque de Rome, admettant: «C’est vrai, à l’intérieur de l’Église, il y a eu des clercs qui ont fait cela. Il y a eu des prêtres et des évêques qui ont fait cela, et je crois qu’il y en a encore».
Du 21 au 24 février, le sujet des abus dans l’Église, qu’ils soient sexuels, de pouvoir ou de conscience, sera largement débattu par les présidents des conférences épiscopales du monde entier, réunis au Vatican en salle du Synode. Le Pape François sera présent pendant toute la durée de cette rencontre internationale «pour protéger les mineurs».
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