Incendie de Saint-Sulpice: le curé dément l’hypothèse d’une profanation
C’est désormais certain, l’incendie qui s’est déclaré ce dimanche 17 mars dans l’église Saint-Sulpice n’est pas accidentel. La police rejette ainsi l’hypothèse de l’accident, assurant que la cause est humaine et délibérée. Dans le contexte d’une large vague de profanation d’églises en France (avec six églises profanées et vandalisées en moins d’une semaine début février et 878 des 978 actes contre les édifices religieux et les sépultures visant des lieux de culte chrétiens selon le ministère de l’Intérieur pour l’année 2017), certains ont y tout de suite vu un acte anti-chrétien, ce que réfute son curé, le père Jean-Loup Lacroix.
Les dégâts
L’incendie, rapidement maîtrisé par les pompiers a démarré dimanche dans l’après-midi. L’imposante porte du transept sud, ainsi que le tambour situé au-dessus, un ouvrage de menuiserie du XVIIIe siècle, ont été fortement atteints. On déplore aussi les destructions d’un vitrail et un bas-relief. Les 900 000 euros de travaux seront pris en charge par la mairie. Le curé de saint Sulpice regrette aussi la suie qui recouvre et a sali entièrement les parois, le mobilier et les œuvres. Là, le nettoyage devra être assuré par la paroisse, explique le prêtre dans une interview accordée au Point.
Selon une source policière, le feu aurait pris d’un tas de vêtements stockés sur place comme le rapporte Le Parisien. Ils appartiendraient à un SDF, d’où l’hypothèse d’un règlement de compte entre SDF.
«Ce n’est pas une attaque antireligieuse»
Dans une interview accordé au Point ce mercredi 20 mars, le curé de la paroisse de saint Sulpice, a affirmé qu’il ne croyait aucunement à un acte anti-chrétien ou à une profanation. «C'est une église qui est attaquée. Mais aucun objet cultuel n'a été directement ciblé. L'incendie a eu lieu à la porte de l'édifice. On ne peut pas parler de profanation. Ce n'est pas une attaque antireligieuse», a-t-il confié au Point. Refusant de qualifier l’acte, il dit attendre les conclusions de l’enquête menée par le commissariat du 6e arrondissement de Paris – et non par la police judiciaire. «L'origine sera déterminée par l'enquête de police».
La prudence de l'archevêque de Paris
Les réactions, au soir de l’incendie, étaient nombreuses à le qualifier d’acte anti-chrétien, notamment de la part de personnalités politiques. Quant à lui, le diocèse de Paris s’est montré prudent, attendant les résultats de l’enquête de police. Dimanche soir, Mgr Aupetit, archevêque de Paris, déclarait ainsi sur Twitter: «L’église Saint-Sulpice a aujourd’hui été incendiée. Nous n’en connaissons pas à ce stade les motifs, et attendons les résultats de l’enquête en cours. Nous faisons pleinement confiance à @prefpolice. Je remercie personnellement policiers et pompiers pour leur professionnalisme. »
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