Au Mexique, l’Église et l’État s’unissent contre la violence
Adélaïde Patrignani (avec MVS Noticias) – Cité du Vatican
“Tous ensemble pour la paix”: tel est le nom du projet pour lequel la Conférence des évêques du Mexique (CEM) et l’équivalent mexicain du Ministère de l’Intérieur (Segob) travaillent main dans la main.
Une réponse au crime organisé
Mgr Carlos Garfias Merlos, vice-président de la CEM et évêque de Morelia, a indiqué que les contours et la teneur du projet seront clairement établis d’ici le mois de juin ou juillet. Le travail s’effectue plus précisément entre la CEM, la section “Associations religieuses” de la Segob, et les représentants officiels des autres cultes reconnus dans le pays.
Le principal objectif du projet consiste à venir en aide aux victimes de la violence et à proposer, de la part des différentes institutions religieuses, des solutions aux conflits qui minent la société mexicaine. Rappelons que plus grand pays d’Amérique centrale se distingue tristement par son taux d’homicides, qui ne cesse de croître depuis 2014. Avec plus de 28 800 morts violentes en 2017, le Mexique avait franchi un palier. Mais l’année 2018 s’avère pire encore, selon les statistiques officielles publiées le 21 janvier dernier: 33 341 personnes ont été tuées. Cette hausse serait due principalement à la guerre entre groupes criminels qui s’affrontent pour le contrôle des routes de la drogue.
Pour une laïcité bien comprise
Le vice-président de la CEM a par ailleurs noté la disposition du gouvernement du président Andrés Manuel López Obrador à œuvrer avec les représentants des cultes. L’attiude du président au pouvoir depuis le 1er décembre dernier semble trancher avec celle de ces prédécesseurs, qui refusaient aux institutions religieuses toute participation à la vie du pays.
Le projet “Tous ensemble pour la paix” montre que «nous pouvons avancer avec nos différences, des manières de penser et des différences d’idéologie, marcher ensemble et rendre possible une collaboration même si nous avons des expressions différentes dans la vie sociale et professionnelle», a expliqué Mgr Garfias Merlos. Il a toutefois tenu à rappeler qu’un «homme laïc est un homme de foi, cela ne s’oppose pas. Un laïc n’est pas un homme qui n’a pas la foi, c’est un homme qui professe sa foi et respecte la foi de l’autre».
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