Les gréco-catholiques de Bucarest, une communauté fidèle dans le témoignage
Cyprien Viet – Envoyé spécial à Bucarest, Roumanie
L’Église catholique de Roumanie, qui rassemble environ 1,4 millions de fidèles, soit 7,3% de la population, a pour spécificité d’être répartie en deux grandes institutions: l’Église catholique latine (elle-même au service de différentes communautés ethniques et linguistiques, de souches roumaine, hongroise et allemande), et l’Église gréco-catholique, qui s’est progressivement restructurée depuis les années 1990, après plus de 40 ans de bannissement, et dont le principal foyer se trouve en Transylvanie autour de la ville de Blaj, où le Pape se rendra dimanche pour la béatification de sept évêques martyrs du communisme.
Cette Église orientale, de rite byzantin, s’est unie à Rome en 1700 lors du Synode d’Alba Iulia qui a reconnu le primat de Rome et d’autres points essentiels de l’ecclésiologie catholique, sans pour autant renoncer à sa liturgie spécifique. Au XIX siècle, l’Église gréco-catholique a joué un rôle fondamental dans la fondation de l’État roumain moderne et d’une conscience nationale, notamment à travers la définition d’une langue basée sur l’alphabet latin, et non l’alphabet cyrillique comme ses voisins.
Une Église en reconstruction
Ce rôle central joué dans la formation de l’identité roumaine est probablement ce qui a poussé Staline à en ordonner la liquidation en 1948, ouvrant une période de clandestinité pour ceux qui refusèrent alors de rejoindre l’Église orthodoxe. Depuis trois décennies, l’Église gréco-catholique est en phase de reconstruction, mais avec environ 700 000 fidèles actuellement recensés, elle n’a pas retrouvé sa force d’autrefois, lorsqu’elle comptait environ le double de fidèles.
Pour le territoire de la capitale Bucarest et ses alentours, les gréco-catholiques sont disséminés et représentent une petite «diaspora» ne comptant que quelques milliers de fidèles. Ils bénéficient toutefois depuis cinq ans de leur propre diocèse, l’éparchie de Saint-Basile-Le-Grand, guidée par Mgr Mihai Catalin Fratila, un jeune évêque de 48 ans.
Il nous explique comment s’articule la vie de cette petite communauté, et son espérance de renouveau de la foi dans le contexte de la venue du Pape en Roumanie.
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