Le Pape va encourager la reconstruction spirituelle de la Roumanie
Cyprien Viet - Bucarest
Le Pape François arrivera vendredi en Roumanie. Ce 30e voyage apostolique du Pape l'emmènera de nouveau dans un pays où les catholiques sont minoritaires, représentant environ 7% de la population, face à une forte majorité orthodoxe à laquelle s'identifient plus de 80% des Roumains.
François sera le deuxième Pape à se rendre en Roumanie, après saint Jean-Paul II il y a tout juste 20 ans, mais il sera le premier à visiter l'intérieur du pays, en visitant, outre Bucarest, trois lieux représentatifs de la diversité de l'Église catholique: le sanctuaire marial de Sumuleu-Ciuc, surtout fréquenté par la minorité hongroise, Iasi, la grande ville universitaire du nord-est, qui est le principal foyer de présence des catholiques latins de langue roumaine, et enfin Blaj, siège de l'Église gréco-catholique, où le Pape béatifiera sept évêques martyrs du communisme.
Des mentalités qui se libèrent progressivement de l'emprise communiste
De 1947 (abdication du roi Michel) à 1989 (chute de Ceaucescu), les Églises présentes en Roumanie ont affronté des destins différents, bien qu'elles aient toutes souffert: si l'Église gréco-catholique a été officiellement liquidée dès 1948, l'Église catholique latine a pu conserver quelques activités, notamment dans la période de relative ouverture du régime dans les années 1960-70, lorsque Ceaucescu cherchait à renouer avec l'Occident. L'Église orthodoxe, elle, avait pu maintenir ses structures et ses activités de culte, mais le controle de la tristement célèbre "Securitate" (l'équivalent roumain du KGB) lui avait retiré toute possibilité de mener une réelle pastorale à caractère prophétique. Si la haute hiérarchie a été épargnée, de nombreux prêtres, moines et fidèles orthodoxes ont été victimes de la répression.
Après 1989, les Églises du pays se sont trouvées au coeur des transformations de la société roumaine, marquée à la fois par une certaine tendance à la sécularisation, notamment dans les grandes villes, mais aussi par un ré-investissement de la vie spirituelle par les plus jeunes générations, libérées des conditionnements du passé. C'est ce que nous explique Mihaela Voicu, professeur émérite à la Faculté de théologie catholique de l'Université de Bucarest.
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