Euthanasie en Australie: les évêques invitent à l'objection de conscience
Le suicide assisté, illégal dans le reste du pays, est donc désormais possible dans l’État de Victoria, en vertu d’une loi votée en 2017; les patients en phase terminale, âgés de plus de 18 ans et ayant moins de 6 mois à vivre pourront ainsi demander l’euthanasie. Le Premier ministre de l’État de Victoria, Daniel Andrews, partisan de la loi, a affirmé qu’au moins 12 personnes seraient concernées cette année, et ensuite, jusqu’à 150 par an.
Deux modèles d'objecteurs de conscience
Dans un communiqué, l’archidiocèse de Melbourne, capitale de l’État en question, estime que l’entrée en vigueur de cette loi controversée représente «un nouveau chapitre profondément troublant pour les soins médicaux dans le Victoria». Mgr Comensoli, et avec lui les évêques des 3 autres diocèses de Victoria, affirment ne pouvoir souscrire à la légalisation du suicide assisté, même pour des motifs «d'empathie et de gentillesse». «Tous ceux parmi nous qui s'opposent par principe à l'euthanasie sont aujourd'hui, de fait, des objecteurs de conscience». Les évêques ne se contentent pas d’afficher leur opposition. Forts de l’exhortation du Pape François qui appelle à protéger les plus faibles et les plus vulnérables contre la culture du déchet, ils ont écrit une lettre aux fidèles, ainsi qu’un document d’accompagnement intitulé «We care». Le but: encourager un modèle de vie qui rende l’euthanasie inutile.
Ils proposent d’abord deux modèles à suivre: Franz Jägerstätter, bienheureux autrichien, condamné à mort en 1943 pour avoir refusé de combattre sous la bannière du IIIe Reich et sainte Gianna Beretta Molla, femme médecin italienne, qui préféra mourir que d’accepter des soins potentiellement préjudiciables à l’enfant qu’elle portait.
Prier, s'informer, prendre soin
Les 4 évêques australiens donnent ensuite des pistes pour s’opposer à cette nouvelle loi, et faire objection de conscience. Avant tout, ils invitent à prier pour les personnes qui envisagent le suicide comme seule et unique possibilité, afin de pouvoir «répondre avec compassion et courage» à leur souffrance. Ils engagent ensuite à s'informer; il est fondamental que les fidèles soient au courant des positions de l’Église sur l’euthanasie et sur les soins palliatifs. Les évêques suggèrent par exemple de lire et d’écouter les histoires de ceux qui ont choisi la seconde option. Enfin, ils appellent à agir en prenant soin des personnes vulnérables, et à affronter concrètement les défis qui naissent de la solitude, de la perte de sens de l’existence, et de la dignité humaine, surtout en fin de vie.
Les structures médicales gérées par l'Église catholique en Australie «n'offriront ni ne faciliteront» le suicide assisté, préviennent encore les évêques. «Nos équipes ont toujours eu des discussions ouvertes avec leurs patients et leurs familles, y compris au sujet de leurs traitements et des soins à donner en fin de vie, cela ne changera pas». «Nous n'abandonnerons pas ceux que nous aimons, et nous croyons qu'ils ont le droit d'être aimés, depuis le début jusqu'à la fin de leur vie», écrivent-ils encore.
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