Caritas Roumanie face aux défis de la ruralité et de l’émigration
Entretien réalisé par Cyprien Viet – Bucarest
Aux yeux du père Egidiu Condac, même si la Roumanie a rejoint l’Union Européenne en 2007, «le progrès n’est pas très évident» sur le plan social. Certes, le PIB (Produit Intérieur Brut) par habitant du pays a fortement augmenté depuis la chute de l'URSS, mais il reste, par exemple, quatre fois inférieur à celui de la France et le pays est le deuxième plus pauvre de l’Union Européenne après la Bulgarie. L’économie informelle représente encore 28% du PIB. En interne, les inégalités entre les zones urbaines et les zones rurales sont encore importantes, et le pays est l’un des moins urbanisés d’Europe centrale. L’agriculture occupe une place encore prépondérante dans l’économie, car il emploie plus d’un quart de la population active, mais les rendements sont peu élevés et le secteur est davantage orienté vers l’autosuffisance.
Par ailleurs, l'émigration des jeunes diplômés et le vieillissement de la population ont des conséquences bien visibles pour le réseaux des Caritas locales roumaines, réunies en confédération nationale. Son président est témoin de l’isolement des personnes âgées et des enfants, principales catégories de personnes aidées.
Dans les campagnes, la Caritas collabore étroitement avec les mairies et les paroisses. Elle est aussi impliquée dans des programmes européens en faveur des zones rurales, comme l’explique le père Condac. Celui-ci insiste par ailleurs sur la dimension œcuménique des missions de l’organisation. Plus de 70% des bénéficiaires sont orthodoxes. «L’impact social est important», constate-t-il, et donne un fruit encourageant: «une belle unité entre catholiques et protestants».
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